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Donner et vendre son chat ou chien sur Facebook, c'est fini: voici ce qui change

En Wallonie, depuis le mois de juin, il est interdit de vendre ses animaux sur Facebook ou via des petites annonces et des toutes boites. Concrètement, un particulier peut toujours vendre ou donner son animal domestique, mais pour se faire connaître auprès des personnes intéressées, il doit obligatoirement passer par un refuge, un éleveur, ou un site spécialisé. Une période de tolérance avait été accordée, mais aujourd'hui, c'est fini.

Le ministre wallon Carlo Di Antonio (cdH) va donner des instructions à son administration pour commencer à verbaliser les contrevenants. Les infractions seront punies d'une amende administrative de type trois, une catégorie qui va de 50 à 10.000 euros.

L'objectif du décret sur l'interdiction de la publicité est de limiter le trafic d'animaux, réduire les achats impulsifs, diminuer les abandons et mieux encadrer les adoptions. "Chaque année, vous ne pouvez pas savoir le nombre de personnes dont les enfants deviennent allergiques aux poils d'animaux vers la fin juin, et dès lors tous ces chiens, chats, mais aussi hamsters, furets et autres se retrouvent dans des refuges, qui croulent sous le nombre d'animaux à gérer… à un certain moment il faut prendre des décisions. C'est pourquoi on essaie de limiter cette sorte de production sauvage", explique Philippe Henry, éleveur de bouviers des Flandres, interrogé par Bernard Lobet. "Les personnes peuvent toujours essayer de trouver des chiots sans la moindre garantie, mais c'est comme jouer au Lotto", juge-t-il.


Un éleveur: "Aucun impact sur mes prix"

En passant par des refuges ou des éleveurs agréés, un contrôle et un suivi peuvent être mis en place. Par conséquent, il sera également plus difficile de trouver un animal de compagnie "pas cher", car il faudra d'office passer par des organismes agréés. Les prix, pourtant, ne devraient pas augmenter.

Nous avons demandé à Philippe Henry, qui élève des bouviers des Flandres depuis 36 ans, si la récente interdiction de publicité pour les particuliers avait changé quelque chose pour lui. "Non, pas du tout. Mon élevage était agréé et ça n'a eu aucun impact sur mes prix. Si ce n'est maintenant les tests de santé qui sont imposés par la Société royale Saint-Hubert", explique-t-il. Chez cet éleveur, le prix d'un bouvier restera donc d'environ 950 euros.

D'après les éleveurs, le coût d'un animal de race se justifie par toutes les précautions prises: établir le pedigree, faire des recherches génétiques et pratiquer de nombreux tests de santé.


Passer par un refuge

Mais tout le monde ne veut pas un chien ou un chat de race. Pour ceux-là, il est toujours possible de chercher son animal dans l'un des 110 refuges belges. "Vous pouvez toujours trouver des animaux en refuge, dont les prix sont dérisoires, mais aussi des animaux qui sont donnés par des familles", explique Sébastien de Jonge, de l'ASBL Sans collier. "Si vous cherchez un animal de race spécifique chez un bon éleveur, le prix sera plus cher. Mais quelque part, il vaut peut-être mieux mettre 200 euros en plus chez un bon éleveur, plutôt que d'acheter au premier venu, avec lequel il y aura des risques sanitaires, juste pour économiser quelques centaines d'euros", ajoute-t-il.


Pas d'harmonisation entre les régions

L'élevage d'animaux domestiques relève du Bien-être animal, qui est une matière régionalisée. Les trois régions essaient d'harmoniser leurs règlements, mais ce n'est pas encore le cas. Seule la Wallonie a décrété une interdiction de publicité pour la commercialisation d'animaux de compagnie, saufs via des sites et des revues d'éleveurs agréés.

Bernard Lobet

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