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Elle lance un appel sur Facebook pour retrouver la personne qui porte le cœur de son frère: c'est interdit par la loi

En Belgique, les dons d'organes doivent rester anonymes. Une femme vient, pourtant, de lancer un appel sur Facebook pour tenter de retrouver la personne qui a reçu le cœur de son frère décédé. Reportage de Mathieu Col et Didier Clippe.

Il y a un peu plus d’un an, Steven, le frère d’Evi, décède subitement. Il avait décidé de donner ses organes. "Le jour où on lui a prélevé, c’était difficile mais ça me console un peu de savoir que cinq personnes qui étaient malades sont maintenant toujours en vie", confie Evi Cewachter.

L’un de ces cinq malades a reçu son cœur. Un cœur en or selon sa sœur qui aimerait vraiment savoir dans quel corps il bat aujourd’hui. Elle a donc lancé un appel via Facebook, relayé rapidement par près de 25.000 personnes. Evi aimerait surtout savoir comment va la personne qui a reçu le cœur de son frère : connaître "son histoire", les raisons de la transplantation, s’il fait su sport, etc.

Pour ceux qui reçoivent un organe aussi, c’est parfois difficile de ne pas pouvoir dire merci. Najla, par exemple, a reçu un cœur il y a bientôt deux ans. "J’ai toujours voulou rencontrer sa famille pour pouvoir les remercier, pouvoir leur dire merci pour ce geste et leur prouver qu’ils ont fait le bon choix", explique-t-elle. "Grâce à lui, à eux, je suis vivante, je suis en pleine forme", ajoute-t-elle.


Des échanges de courriers autorisés via un bureau de la coordination

Mais en Belgique, il est interdit de se rencontrer. Les donneurs et les receveurs doivent rester anonymes. En revanche, ils peuvent s’écrire.

"On permet d’avoir des échanges de courrier entre la famille du donneur et les receveurs via le bureau de la coordination de transplantation. Mais ces courriers doivent strictement être anonymes", explique Elyane Angenon, service de transplantation de l’hôpital Erasme.

La loi doit être respectée même dans le cas où le receveur et la famille du donneur veulent se rencontrer. "La loi, c’est la loi, même si elle est difficile à respecter pour certains", insiste Elyane Angenon.

Il s’agit de préserver le donneur, sa famille et le receveur dans un moment déjà suffisamment difficile à vivre psychologiquement. Environ 1.250 personnes sont en attente d’une greffe en Belgique.

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