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En Flandre, de plus en plus de délinquants sexuels subissent une castration chimique: pourquoi en Wallonie et à Bruxelles, ce traitement est-il peu utilisé?

La castration chimique est de plus en plus utilisée en Flandre. Une trentaine de délinquants sexuels y sont actuellement sous traitement hormonal, contre 4 seulement à Bruxelles et en Wallonie. Les juges et les médecins francophones semblent moins partisans de ce genre de traitement. Pourquoi ? Benjamin Samyn et Gaetan Delhez ont interrogé un expert en psychopathologie légale pour le RTLINFO 13H.

Pour quitter l’univers carcéral et bénéficier d’une libération avant la fin de leurs peines, les détenus peuvent être soumis à des conditions strictes dictées par la justice. Pour les délinquants sexuels, la castration chimique est une possibilité. Une trentaine d’entre eux bénéficient de ce traitement en Flandre. Beaucoup plus frileux face à cette évolution, Bruxelles et la Wallonie n’en comptent que 4. "Nous, c’est vrai qu’on a une vision de prise en charge au cas par cas, en équipe pluridisciplinaire, on considère de notre point de vue que la castration chimique doit vraiment être réservée à des cas isolés, précis, quand il y a des pulsions débordantes, ingérables, et dans beaucoup de cas, la castrations chimique pourrait avoir un effet négatif ou à l’inverse de ce qui pourrait être espéré", explique Julien Lagneaux, directeur de l’unité de psychopathologie légale. Exemple d’effet non désiré : la transformation de la pulsion en agressivité.


"La plupart du temps, c’est plutôt la psychothérapie qu’on va privilégier"

La castration chimique doit être impérativement acceptée par le patient. Il est toujours accompagné par un traitement psychologique. Pour les experts francophones, l’utilisation de ce procédé est rarement adéquat. "La plupart du temps, c’est plutôt la psychothérapie qu’on va privilégier, travailler sur certains aspects de la personnalité de l’intéressé, éventuellement aussi une prescription médicamenteuse, mais qui va gérer un trouble de l’humeur, un trouble dépressif, éventuellement une psychose, ce genre de choses", ajoute l'expert.

La castration chimique n’est plus un tabou pour la justice. Mais à l’heure actuelle, l’impact d’un tel traitement est peu ou mal connu. Difficile alors d’évaluer les risques en vue d’une réinsertion dans la société.

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