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Face à la colère des voyageurs, un employé défend les bagagistes en grève: "Ils soulèvent 2 TONNES de valises par jour et ont le dos brisé"

Un employé du secteur de l'aviation souhaite prendre la défense des bagagistes Swissport partis en grève surprise ce mardi matin. Le témoin voit ses collègues mener un travail difficile et souhaite que cela se sache: "S'ils font grève, ce n'est pas par mauvaise volonté. C'est parce que leurs conditions de travail sont devenues insupportables", dit-il.

"Il ne faut pas sous-estimer le poids d'une valise, avertit un employé du secteur de l'aviation, nous ayant écrit via notre page Alertez-nous. Ça pèse parfois très lourd". Cette personne, qui souhaite rester anonyme, veut révéler la pénibilité du travail de bagagiste. "Je comprends que les passagers soient mécontents et qu'ils râlent parce que les bagagistes ont entamé une grève surprise, mais franchement, leur travail est difficile et il est normal qu'ils se battent pour avoir un travail mieux considéré par leur hiérarchie", assure ce témoin qui dit ne pas être bagagiste lui-même. "Ce sont mes collègues, et je les vois tous les jours".

Entre 2 et 3 tonnes de valises soulevées chaque jour: "Ils ont le dos brisé"

Selon le témoin, les bagagistes ont des problèmes de santé en raison de la nature de leur travail quotidien. "Quand on soulève ou déplace des centaines de valises chaque jour, on a bien vite le dos brisé, souligne-t-il. Ce doit être 2 à 3 tonnes chaque jour, il faut s'en rendre compte".

D'après lui, les bagagistes n'ont pas droit à des soins de kinésithérapie en particulier. "Leur travail n'est pas considéré comme particulièrement pénible, il n'y a aucune prime. Récemment, deux collègues ont dû s'absenter: l'un d'eux a eu une hernie discale".
 

"Le matériel est vétuste et non sécurisé"

L'employé renchérit: la sécurité serait aussi un point faible. "Dans le secteur de l'aviation, on nous demande de travailler avec des procédures très strictes pour assurer une sécurité maximale des passagers, décrit-il. Le problème est que le matériel est trop vétuste et donc il arrivera un moment où nous ne serons plus capables d'assurer cette sécurité".

Selon lui, les rouleaux sur lesquels les valises sont déplacées ont "au moins 15 ans". "Les machines utilisées pour transporter les valises ou autres sont au garage un jour sur deux, affirme cette source. Il est impossible de travailler dans des conditions pareilles".
 

Faire plus, plus vite, mais avec moins de moyens

Les employés crouleraient également sous les sollicitations. "On nous demande de faire toujours plus alors que nos primes disparaissent, et que nos équipes sont chaque année moins nombreuses", poursuit l'employé, d'après qui les effectifs seraient les mêmes en haute ou basse saison. "Or, on sait très bien que pendant l'été, il y a beaucoup plus de passagers et donc plus de bagages".

Sans compter les horaires difficiles. "Parfois, ils travaillent à 5h du matin, puis, le lendemain, ils doivent travailler tard dans l'après-midi. Ils sont alors déphasés. C'est dur".

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