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Faut-il dénoncer les clients suspects? "Vous et moi on ne sera jamais dénoncés, mais si vous avez la peau plus foncée..."

Dans le cadre des mesures anti-terrorisme, le SPF Economie élabore une brochure pour les commerçants avec une liste des produits intéressants pour les terroristes... Le but: les commerçants dénonceront les individus suspects! Qu'en pensez-vous? La question était débattue dans l'émission Pour ou Contre sur RTL-TVI avec comme invités Etienne Dujardin, juriste et chroniqueur, et Alexis Deswaef, président de la Ligue des Droits de l'Homme.

En résumé, le président de la Ligue des Droits de l'Homme estime que pousser les commerçants à dénoncer des clients suspects risque de noyer les policiers sous un nombre important de dénonciations et d'informations. Il craint également la stigmatisation de certaines personnes. "Vous et moi on ne sera jamais dénoncés, mais si vous avez la peau plus foncée et que vous ressemblez à un arabe vous risquez d'être stigmatisé", lance Alexis Deswaef à Etienne Dujardin. "C'est un devoir citoyen, d'accord, mais ici on incite le citoyen à être dénonciateur, et à la Ligue des Droits de l'Homme nous sommes par principe méfiants", répond Alexis Deswaef. "Dans la lutte contre le terrorisme, ce n'est pas une mesure efficace. C'est un peu naïf du gouvernement, et ça fait fort un message du gouvernement envers le citoyen pour dire 'regardez les mesures qu'on prend, on vous protège', mais dans la lutte contre le terrorisme c'est nul", estime Alexis Deswaef.

Etienne Dujardin répond: "Je crois que c'est surtout naïf de la part de la Ligue des Droits de l'Homme". De son côté, le juriste et chroniqueur rappelle que le serveur d'un restaurant parisien a permis de démanteler un commando djihadiste. Début septembre, il avait informé la police qu'une voiture suspecte transportant des bombonnes de gaz se trouvait dans la rue. "Informer et faire remonter les informations à la police est important. Ça existe déjà et dans d'autres matières aussi, comme la lutte contre le blanchiment d'argent pour les banques ou les notaires", explique-t-il. "Ce que je voudrais savoir, c'est si vous auriez tenu le même discours par rapport à des victimes si jamais la voiture en France avait explosé", interpelle Etienne Dujardin.

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