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Faut-il permettre l'euthanasie aux personnes âgées "qui ne veulent pas aller plus loin"? Un député lance le débat

Un député belge, Jean-Jacques De Gucht, propose de permettre l'euthanasie aux personnes âgées qui ont le sentiment d'une vie accomplie, ou qui sont fatiguées de vivre. Un projet de ce type est actuellement à l'étude aux Pays-Bas. Mais faut-il ouvrir le débat en Belgique. Les explications avec François Genette et Emmanuel Tallarico.

Actuellement, l'euthanasie est pratiquée en Belgique pour les personnes victimes de souffrances physiques ou morales jugées insurmontables par le corps médical. Mais aujourd'hui, le député libéral flamand Jean-Jacques De Gucht propose d'étendre cette procédure. Il aimerait élargir ce champ aux personnes qui ont objectivement décidé qu'il était temps de mettre fin à leur existence. "On parle ici de personnes qui ont décidé, à un certain âge, qu'elles avaient fait ce qu'elles devaient faire dans leur vie, et qui estiment qu'elles ne veulent pas aller plus loin", confie le député.

Il faut d'abord que la loi actuelle soit appliquée dans de bonnes conditions

La question est donc ici centrée sur des personnes en parfaite santé physique et morale. Elle a d'ailleurs déjà été fortement débattue aux Pays-Bas. Un projet de loi allant dans ce sens y a été déposé. Mais la question mérite-t-elle d'être soulevée aujourd'hui en Belgique? Beaucoup d'acteurs de la problématique expriment leurs doutes.

"La question pour l'instant ne me semble pas mûre. En tout cas, la première chose qui, pour l'instant, doit pouvoir être réalisé, c'est que la loi relative à l'euthanasie puisse s'appliquer dans de bonnes conditions. Car encore aujourd'hui, il y a des problèmes", explique Jacqueline Herremans, présidente de l'Association pour le droit de mourir dans la dignité, et membre de la commission euthanasie.


Pas d'euthanasie possible en cas d'une succession de petits problèmes de santé

Ces problèmes concernent les personnes dont la fatigue de vivre est une conséquence d'une somme de petites pathologies. Des maux physiques et mentaux jugés néanmoins insuffisants pour leur permettre l'accès à l'euthanasie. "Il y a encore des situations où ce type de demande est rejetée en disant 'Mais madame, c'est normal d'avoir ces maux à votre âge'", précise Jacqueline Herremans.

Selon Mme Herremans, c'est sur ce genre de situations que les efforts doivent être fournis pour l'instant. Avant, éventuellement, d'ouvrir un autre débat qui, quoi qu'il arrive, sera encore plus complexe que le précédent.

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