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Faut-il sortir du nucléaire en Belgique? "Si la cuve est en mauvais état et qu’un jour elle lâche, ce sera grave"

Faut-il sortir du nucléaire en Belgique ? Le débat est relancé à chaque fois qu’un réacteur est mis à l’arrêt. C’est le cas, de Doel 3 et de Tihange 2, qui présentent des fissures. Ce dimanche après-midi, le collectif "Stop nucléaire" organisait une nouvelle manifestation Sébastien Rosenfeld et Pierre Halterman y étaient pour le RTLINFO 19H.

Plusieurs centaines de manifestants ont pris le départ du centre de Huy (province de Liège), dimanche en milieu d'après-midi, du cortège qui doit les conduire au pied de la centrale nucléaire de Tihange. Leur principale revendication est l'arrêt immédiat des réacteurs de Tihange 2 et Doel 3, précise un porte-parole de l'organisation. Le dernier rapport qui constate l’accélération des défauts dans les cuves d’acier de ces centrales inquiète les habitants qui vivent à proximité. "Si la cuve est en mauvais état et qu’un jour elle lâche, ce sera grave quand même", explique un manifestant à notre journaliste. "J’ai l’impression qu’avec le nucléaire on nous endort pour le moment", commente une autre personne. Les manifestants, au nombre d'environ 400, selon la police, ont pris le départ de l'avenue Delchambre à Huy vers 14h30. Ils se sont dirigés en cortège vers le site nucléaire de Tihange. Une majorité de participants sont germanophones, venus d'Allemagne ou des cantons rédimés.


Un rapport attendu: une façon de gagner du temps?

Fin avril des experts internationaux doivent inspecter les sites d’Electrabel qui posent problème et remettre un rapport au gouvernement en juillet. Une façon de gagner du temps pour les anti-nucléaires et leurs soutiens. "Le problème c’est qu’il n’y a pas de volonté politique en Belgique pour remettre ça en cause, et j’espère bien que dans les mois à venir on va avoir un gouvernement qui va revenir sur ses décisions de prolonger le nucléaire indéfiniment", commente Raoul Hedebouw, député fédéral PTB.


"Pourquoi ce qui est vrai en France ne peut pas aussi être vrai en Belgique?"

"L’agence française de sécurité nucléaire a écrit à l’agence belge en disant que si ces centrales avaient de tels problèmes en France, jamais ils n’auraient rouvert les centrales nucléaires. Alors pourquoi ce qui est vrai en France ne peut pas aussi être vrai en Belgique ?", explique Jean-Marc Nollet, chef de groupe Ecolo-Groen à la Chambre. 


Des Allemands veulent donner l'exemple

"Mise à l’arrêt", crie un militant allemand qui a fait le déplacement jusqu’en Belgique. Ils sont d’ailleurs majoritaires dans le cortège. Pour beaucoup, leur pays, qui a fait le choix des énergies alternatives, peut servir d’exemple: "La Belgique a le même potentiel pour l’énergie renouvelable que les Allemands, il n’y a pas de grande différence, le nucléaire ne connaît pas de frontières".

Quatre ans après l’accident de Fukushima et face au vieillissement des centrales nucléaires, ce rassemblement appelle à une véritable prise de conscience.

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