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Fusion des six zones de police à Bruxelles: le débat reprend

Avec la polémique suite aux émeutes et derniers incidents à Bruxelles, le débat sur une éventuelle fusion des zones de police bruxelloises refait surface. Elles sont six aujourd'hui pour 1,2 millions d'habitants, un projet défendu de longues dates par les partis flamands mais auxquels s'opposent les francophones. Des raisons pratiques mais aussi politiques sont en cause dans ce débat. Une étude est en cours en ce moment pour en analyser la faisabilité. Mathieu Col et Thomas Kinet font le point pour RTL Info.

Après chaque incident, l'idée de fusionner les zones de police que compte actuellement la région bruxelloise revient. A chaque fois, ceux qui veulent fusionner sont principalement les Flamands avec pour arguments l'efficacité. "Presque tous les spécialistes en sécurité disent que la solution est une fusion des six zones de police"  affirme Johan Van Den Driessche, député bruxellois (NVA). "Apparemment, les 19 bourgmestres sont plus intelligents, je ne comprends pas".  

Des arguments qui ne tiennent pas la route selon la plupart des élus bruxellois francophones. "Ce ne sera pas plus efficace et cela nuirait à la qualité du travail de proximité. Pour Vincent De Wolf, bourgmestre d'Etterbeek et député bruxellois: "Il faut pouvoir, y compris pour le terrorisme, avoir des agents de quartier qui connaissent les rues, les gens, les prénoms de ceux qui habitent là. Qu'ils puissent se dire 'tient c'est un tel qui vit là maintenant, ce n'est pas normal. Une confiance des gens du quartier… Ce n'est pas possible avec une seule zone parce que vous avez des gens qui viennent de partout et qui ne connaissent pas le quartier, qui sont tout le temps mutés."

Du côté de Johan Van Den Driessche, il comprend le "souci de proximité." Mais pour lui, c'est "aussi possible dans une situation fusionnée. La proximité est une spécialisation, ces policiers doivent aussi être formés."

Pourquoi les Flamands tiennent tant à cette fusion?  Et pourquoi les Francophones n'en veulent pas à ce point?

"La volonté derrière ce n'est pas de fusionner les zones de police, c'est de fusionner les communes" explique le bourgmestre d'Etterbeek. "Si vous vous retrouvez avec une seule zone de police et 19 bourgmestres, la liaison entre les deux est ingérable. Donc on va tout de suite dire qu'il faut fusionner les communes! Et on aura 50% de Néerlandophones à la tête de l'entité fusionnée et on va se retrouver avec une région et une seule commune… ça sert à quoi?" s'interroge-t-il.  

Le ministre de l'Intérieur a chargé il y a quelques mois Fernand Koekelberg, l'ancien commissaire général, de vérifier dans quelles mesures, des fusions sont possibles dans tout le pays. Bruxelles sera analysée au printemps prochain, le rapport final est attendu pour le 31 juillet 2018. 

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