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Grève à la SNCB: voici les lignes les plus touchées

Les cheminots du syndicat autonome des conducteurs de trains sont en grève. Deux trains sur trois circulent ce matin. Les lignes Namur - Bruxelles et Liège – Bruxelles sont les plus touchées…

La circulation des trains s'était améliorée jeudi, peu avant midi, par rapport au début de journée. Alors qu'avant 8h00, près de 40% des trains étaient supprimés, certaines lignes affichaient 100% de trains en circulation vers midi, indique Arnaud Reymann, porte-parole d'Infrabel. Toutefois, l'amélioration peut aussi s'expliquer par le fait qu'il y a simplement moins de trains programmés en milieu de journée, les trains d'heure de pointe ne circulant plus, précise Nathalie Pierard, de la SNCB.

Selon celle-ci, la part de grévistes parmi les conducteurs de train affiliés au SACT est la plus marquée du côté de Namur, en ce qui concerne la partie francophone du pays. Les lignes Bruxelles-Tournai et Bruxelles-Charleroi fonctionnent avec 100% des trains de sortie, tandis que 90% des trains circulent sur la dorsale wallonne (Namur-Charleroi-Mons), selon Infrabel. La ligne la plus impactées par la grève initiée par le syndicat autonome SACT, une organisation syndicale ne faisant pas partie des interlocuteurs reconnus de la SNCB, est celle reliant la capitale à Namur, avec 40% de circulation par rapport à d'habitude. Les lignes Hasselt-Louvain (55%), Bruxelles-Gand-Ostende (66%) et Anvers-Gand (66%) sont également à moins de 70% de leur fonctionnement normal. La situation en heure de pointe de fin de journée reste pour l'instant une inconnue, car les conducteurs qui relaient leurs collègues du matin prennent leur service vers 13-14H00, indique Nathalie Pierard.


Que veulent-ils ?

Le SACT, qui affirme représenter un tiers des 3.800 conducteurs de train, revendique de meilleures conditions salariales, notamment une révision du système de calcul des primes et une modification de l'échelle barémique après 12 ans de service, au lieu de 18 ans.

Il dénonce également des conditions de travail particulièrement difficiles pour les conducteurs de train, évoquant une "cadence de travail infernale" et une "déshumanisation des prestations".


Les organisations syndicales reconnues continuent à privilégier la concertation

Les organisations syndicales reconnues au sein de la SNCB, la CGSP-Cheminots et la CSC-Transcom, ne participent pas à l'appel à la grève lancé pour jeudi par le SACT. CGSP et CSC indiquent préférer privilégier la concertation sociale pour dégager des solutions quant à différents points, dont font partie par exemple les primes des conducteurs de train, que le SACT veut voir augmenter.

Selon Jean Pierre Goossens, de l'ACOD, pendant flamand de la CGSP, "de nombreux points sont actuellement discutés dans divers groupes de travail". Il indique par ailleurs espérer "une proposition de protocole d'accord pour la mi-juin". Michel Abdissi, président national de la CGSP-Cheminots, se montre quant à lui plus prudent concernant les délais. "On ne sait pas encore ce qu'il se trouve dans le plan de modernisation des chemins de fer de Madame Galant, qu'on attend depuis plus d'un mois", tempère-t-il. "Et on ne connait pas encore l'incidence des pertes de dotation qu'on annonce pour les prochaines années".

Tout en insistant sur le fait que les revendications des conducteurs de train, mises en exergue par le SACT, sont "un dossier important", le syndicat socialiste espère avant tout "obtenir un plus pour l'ensemble des cheminots" et discuter des conditions de travail de tout le personnel, pas seulement des conducteurs. A la question de savoir pour quelle priorité il souhaite batailler en premier lieu, Michel Abdissi pointe l'emploi. "Recruter, recruter, recruter. Pour qu'on puisse relever le défi et être compétitif face à une future libéralisation des chemins de fer, par exemple".

Vu la diminution progressive mais rapide du nombre total de cheminots, la dégradation des conditions de travail décriée par le SACT est bien une réalité, pour l'ensemble du personnel, indique-t-il. Il comprend toutefois la réaction de la SNCB face aux revendications du SACT, jugées "déraisonnables" dans un contexte d'économies par la société de chemins de fer. "On se rend compte qu'on est dans un contexte de finances qui déclinent. On ne pourra pas donner quelque chose à un seul groupe de travailleurs et négliger les autres. Mais je le répète, le dossier conducteurs de train, nous ne le négligeons pas du tout". Les principales revendications du SACT comprennent la révision du système de calcul des primes et la modification de l'échelle barémique après 12 ans de service, au lieu de 18 ans.

Dans sa réaction à l'annonce de la grève, la SNCB avait pointé que le suivi de ces exigences "coûterait à l'entreprise 15 millions d'euros chaque année". Côté chrétien (ACV-CSC), on indique être sur la même longueur d'onde que la CGSP. "Nous ne prenons pas part à la grève car nous voulons arriver à des solutions via la concertation paritaire", précise Luc Piens, de l'ACV. Comme Michel Abdissi, il souhaite "parvenir à un ensemble équilibré pour tous les membres du personnel". Selon le président national de la CGSP-Cheminots, 3.500 départs de cheminots sont attendus en 2015, pour 1.500 recrutements, une diminution de personnel inquiétante pour la qualité des services publics. "Nous déplorons avant tout les diminutions de dotation décidées par le gouvernement. (...) La SNCB et Infrabel ne peuvent pas donner plus que ce qu'on leur donne", conclut-il.

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