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Il arrache la puce de sa carte Mobib et la Stib lui paie une indemnité (vidéo)

Sommes-nous tous espionnés et fichés? L'émission Controverse ce dimanche sur RTL-TVI s'est intéressée à l'utilisation qui est faite des images des caméras de surveillance. La question de l'accès et l'utilisation de nos données personnelles a aussi été posée. Surtout que cet accès se fait notamment via toutes les cartes à puces que nous utilisons au quotidien.

Dans l'émission Controverse, le président de la Ligue des droits de l'Homme pointe le fait que la STIB stocke les données de voyages des utilisateurs. "Quand on voit qu'une entreprise publique de transport, la Stib, les transports publics à Bruxelles, fiche tous ses voyageurs avec la carte Mobib, la carte électronique qu'on doit scanner à chaque passage, et conserve la trace de tous les voyages avec votre nom, moi je n'ai pas spécialement envie que la Stib sache où je vais…", explique Alexis Deswaef. "Ça peut potentiellement poser un problème. Un employeur avait des soupçons par rapport aux trajets à midi de son employé et a demandé à la Stib de pouvoir avoir accès aux trajets qu'il faisait sur le temps de midi. La Stib a heureusement refusé le jour où il y aura une fuite de ces données? On voit que tout peut être hacké. Et donc, la Ligue des droits de l'Homme, nous avons demandé qu'on coupe le lien entre les données personnelles et les données de voyage. La Stib peut éventuellement avoir intérêt, pour gérer le flux de ses rames, de savoir combien de personnes voyagent à telle heure vers telle direction, mais ils n'ont pas besoin de savoir que c'est vous ou que c'est moi."

"Ils ont peur de soumettre leur système à la justice"

"Dans les transports publics, la garantie de savoir que personne n'a à savoir où on va est importante", continue le président de la Ligue des droits de l'Homme. "Je vais vous donner un exemple. Un de mes clients avait une carte Mobib et a arraché la puce parce qu'il trouvait que c'était une atteinte à la vie privée et que c'était sa manière de se protéger contre une intrusion. La Stib l'a cité devant le tribunal en demandant une amende. On s'est défendu par écrit en développant les conventions internationales sur la vie privée. La Stib a demandé un délai supplémentaire pour pouvoir répondre à ces arguments. Et puis finalement, la Stib s'est désistée, elle a renoncé à l'instance et a préféré payer une indemnité de procédure qui était 6 fois le montant qu'ils réclamaient à la personne plutôt que de soumettre le système Mobib au contrôle juridictionnel. Ils se sont désistés et ils ont préféré payer. Ils ont peur de soumettre leur système à la justice. Et ce système va être élargi, dans les mois qui viennent et les années qui viennent, aux bus TEC, à la SNCB. Ce sera la même carte pour tous les transports en Belgique. Et toutes ces données, qu'est-ce qu'on en fait?"

Des fuites pas si anodines

En décembre dernier, les fichiers de clients Eurostar se sont retrouvés sur le net. Cela peut sembler anodin mais la vie privée en Belgique est un droit fondamental garanti par la Constitution et la Convention européenne des droits de l'Homme. "On ne parle pas du prix du camembert", insiste Stefan Verschuere, vice-président de la commission de la protection de la vie privée, sur le plateau de Controverse. "On parle de la protection de la vie privée." Contactée par la rédaction de RTL-TVI, la Stib assure avoir découplé les données personnelles des données de voyage. Elle affirme également collaborer avec la commission de la protection de la vie privée qui a d'ailleurs publié une recommandation dès 2010. 

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