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L'ex-femme et le fils d'un imam radical témoignent

C’est un double témoignage qui permet de mieux comprendre comment de jeunes Belges se radicalisent en Belgique. Le fils et la femme d'un imam radical qui prêche dans notre pays ont accepté de livrer leur récit à Vincent Jamoulle et Marc Evrard pour le RTLINFO 19H. Après avoir pris leurs distances avec l'individu ils expliquent aujourd'hui le climat de violence qu'ils subissaient. Maltraitance corporelle, obligation d'héberger des imams radicaux venus notamment d'Arabie Saoudite, et solitude face aux appels à l'aide lancés aux autorités restés sans suites.

Pour comprendre le témoignage de cette femme et de son fils, il faut d’abord parler du père et de l’ex-époux. Abdelkader Chouaa, un imam, qui depuis de longues années un peu partout en Europe, prêche la violence, le djihad, la haine vis-à-vis des non-musulmans. "On nous a toujours manipulés, on nous a toujours bouffé le cerveau, le djihad, c’est une obligation, on est obligé de faire le djihad, mon propre père a commencé dans les conférences, il s’enfermait dans des maisons, il y avait des gens qui venaient qui donnaient des conférences", raconte le fils. "Je ne vais pas bien, pas du tout. Je l’ai supporté pendant 45 ans. J’ai trop souffert avec lui", témoigne la mère.


"J'ai souffert toute ma vie"

A Verviers, puis à Bruxelles, la famille compte 9 enfants. Les filles sont retirées de l’école à 14 ans. A la maison, la violence est quotidienne. "Il été toujours très dur avec eux. Il leur disait toujours qu’il faut faire la prière, il faut que vous alliez à l’école pour apprendre l’arabe, n’apprenez pas le français", explique la mère.


Elle a tenté d'empêcher son ex-mari de nuire en appelant la police

L’année dernière, lorsqu’elle apprend que son ex-mari donne une conférence dans la mosquée de la rue des Fabriques à Verviers, en compagnie d’autres imams radicaux, elle tente de l’empêcher de nuire. "Je suis arrivée à la mosquée, j’ai crié, hurlé, et j’ai appelé la police pour qu’elle vienne l’arrêter. Tout ce que les policiers ont fait, c’est me faire sortir de la mosquée".


"J’ai vraiment peur pour mes enfants"

Il y a quelques jours, deux autres de ses fils ont été arrêtés lors des perquisitions à Molenbeek. L’un d’entre eux a été relâché. "Je sais bien qu’ils sont entre de bonnes mains, celles de la justice, on ne va pas leur faire de mal, on va juste enquêter. Je sais que mon frère n’a rien à se reprocher, n’a rien fait de très grave, peut-être qu’il a une connaissance avec le gars qui est recherché, oui", témoigne le fils. "J’ai peur. j’ai peur. Je dis toujours à mes enfants ne faites jamais de mal. Ne restez pas avec des personnes infréquentables", ajoute la mère.


"Ces gens-là se cachent pour le moment"

"Il y a des jeunes qui sont radicalisés, qui sont manipulés par ces gens-là, alors qu’on ne punisse pas les jeunes, qu’on punisse les gens qui ont fait ça"
, ajoute le fils de l’imam radical. Notre journaliste lui demande si ces gens-là, sont encore là, à Verviers: "Il y en a partout. Ces gens-là se cachent pour le moment, se rasent un peu la barbe, parce que maintenant il y en a qui ont peur, alors ils partent au Maroc, ils s’évadent pour oublier un peu l’histoire, vous comprenez ce que je veux dire ? C’est trop facile ça".

Pour avoir dénoncé le radicalisme de son père, cet homme a fait de la prison au Maroc. Aujourd’hui avec un frère, un fils arrêté, tous les deux sont plus inquiets que jamais.

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