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La justice néerlandaise pointe du doigt les conditions de détention en Belgique et refuse de transférer des détenus

Un tribunal des Pays-Bas refuse de transférer huit suspects vers la Belgique à cause de l'état de nos prisons. La justice néerlandaise demande des garanties sur les conditions de détention des détenus chez nous. Elle pointe l'absence de service minimum en cas de grève. Thibault Balthazar et Guillaume Wils font le point pour RTL Info.

En mai 2016, les militaires avaient assuré le service minimum à la prison de Saint-Gilles à Bruxelles. Le personnel pénitencier menait alors une grève générale "au finish" pour revendiquer de meilleures conditions de travail.

Le 13 juillet dernier, le Comité européen pour la prévention de la torture revient notamment sur ses actions et s'inquiète du service minimum dans les prisons en cas de grève en Belgique.

"Ces conséquences affectent directement, pour des périodes prolongées, les conditions de détention, la santé et la sécurité des personnes placées sous leur responsabilités. Au cours de ses multiples visites dans les 47 Etats membres du Conseil de l'Europe ces 27 dernières années, le Comité n'a jamais observé de phénomène analogue." affirmait le Comité dans un communiqué.

Suite à ce rapport, un juge néerlandais refuse aujourd'hui d'extrader huit suspects liés à une affaire de drogue au port d'Anvers vers notre pays. Il juge que les bonnes conditions de détention ne peuvent actuellement pas être garanties par la Belgique.

"Ce qui est intéressant avec cette décision, c'est qu'on voit comment des juridictions étrangères utilise la déclaration publique Comité de la prévention de la torture pour considérer que la Belgique est un Etat à qui on ne peut pas vraiment faire confiance sur les conditions de détention" explique Nicolas Cohen, Co-président de la section belge de l'observatoire international des prisons.

Le ministre de la Justice, Koen Geens, se défend. Il explique notamment que des efforts ont été faits par notre pays dans le milieu carcéral ces dernières années: "Nous allons saisir les recommandations du comité européen pour la prévention de la torture et poursuivre la réalisation de ce qui a déjà et inclus dans l'accord du gouvernement."

Le juge néerlandais a répondu ce matin à la défense du ministre Geens, il attend plusieurs réponses avant d'accepter l'envoi de ses huit détenus vers la Belgique.

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