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Le Belge mange de plus en plus de poisson... Mais boude son poissonnier! Ils ne reste plus que 6 commerces à Liège

Le Belge mange de plus en plus de poissons mais paradoxe, il boude son poissonnier, car il achète sa marchandise au supermarché. Conséquence: dix poissonneries ferment chaque année en Belgique.

Les poissonniers sont en crise. Selon nos chiffres, 10 boutiques ferment chaque année en Belgique. A Liège, il en reste seulement six. Lorsqu’ils ferment, les commerces ont de plus en plus de mal à trouver des repreneurs. Et pour cause, 90% des belges qui mangent du poisson le choisissent au supermarché.


Un métier exigeant

Iliass travaille dans la poissonnerie de son père, à Liège et confirme que le métier est assez exigeant. "Deux fois pas semaine minimum, on part au marché de Paris. On part à 18-19 heures pour être là à minuit et pour faire notre marché", raconte Ilias au micro de Julie Villequez.

"On ne compte pas les heures"

"On part de là à 3 heures pour être ici à 7 heures. Ensuite, il y a l’étalage, les filets à faire", explique Ilias. "Aujourd’hui, je me suis levé à 4h30, j’ai dû aller chercher le poisson, faire mon comptoir, préparer les commandes pour les restaurateurs, les clients.  On est ouvert jusque 7 heures puis il faut ranger, on reste ici jusque 20 heures ou 21 heures. On ne compte pas les heures !"


Miser sur la relation client

Lui et son père Brahim El Amrani ont fait preuve d'audace, puisqu’ils ont ouvert une poissonnerie à deux pas de la gare des Guillemins il y a un an et demi. Ils misent sur la qualité et, surtout, sur la relation client.

 Pour Ilias, c’est justement ce qui fait le sel du métier. C’est aussi ce qui permet de fidéliser les clients. "Ce qu’ils aiment bien, c’est ne pas se sentir comme dans une grande surface où personne ne les connait quand ils arrivent à la caisse", explique-t-il. "Ici, on connait une grosse majorité de notre clientèle, certains sont devenus des amis."


Un travail qui paye

Visiblement, ça marche ! Au Nouvel An, les commandes ont explosé, les huîtres notamment. Il a fallu ouvrir 10.000 huîtres à la main, une par une... Mais ce succès ne date pas d’hier. Jusqu’à l’an dernier, le père et le fils géraient une poissonnerie en Outre-Meuse. Quand ils se sont installés aux Guillemins, une partie des clients a suivi. "On a pas mal de clients qui étaient contents, ça les arrangeait, ils n’avaient plus à traverser la ville, à se retrouver dans les bouchons."

Mais ce nouvel emplacement arrange aussi les commerçants du quartier. "La pâtisserie à côté est venu nous trouver en nous disant qu’il fallait qu’on vienne ouvrir une poissonnerie ca cela manquait dans le quartier", explique Illias. "Mon père, quand il s’est séparé de ses associés, s’est dit ‘on y va’ !"

Après des années de chantier autour de la gare, bon nombre de boutiques ont fermé. Aujourd’hui, le quartier retrouve une dynamique positive.   

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