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Le "binge drinking", un phénomène dangereux qui prend de l'ampleur: 45 jeunes sont hospitalisés chaque semaine

La surconsommation d'alcool est un danger qui guette de plus en plus d'adolescents. Une enquête démontre que 45 jeunes de 12 à 17 ans sont chaque semaine hospitalisés pour une intoxication alcoolique. Des statistiques qui sont en augmentation constante.

Une consommation excessive d’alcool en peu de temps correspond à quatre verres en deux heures pour les femmes et six verres pour les hommes. C’est ce que l’on appelle le "binge drinking" ou "alcool défonce". Si le nom n’évoque pas grand-chose à pas mal de jeunes, la pratique leur est par contre familière."C’est un peu un moyen de s’amuser et de mettre de l’ambiance dans la soirée. Cela permet de détendre l’atmosphère", explique un jeune homme.

Un phénomène qui prend de l'ampleur

Ce phénomène n’est pas neuf, mais il prend de plus en plus d’ampleur. Selon une étude menée par l’Agence intermutualiste (AIM), en collaboration avec l’Université d’Anvers, les hôpitaux de notre pays ont accueilli en 2013 chaque semaine environ 45 jeunes de 12 à 17 ans en état d’ivresse avancée. Ce nombre est en augmentation par rapport aux années précédentes. L'intoxication alcoolique est plus fréquente chez les garçons que chez les filles. La moitié des cas sont survenus pendant le week-end ou lors d'un jour férié. Environ 7% des jeunes se retrouvent plus d'une fois par an à l'hôpital pour ce motif.

"Une amie a fait un coma éthylique et a terminé à l’hôpital"

La fête et l’effet de groupe expliquent en grande partie ces excès. Mais les déceptions amoureuses et les moments difficiles en général peuvent également être à l’origine de ces abus d’alcool."Je ne me souviens plus très bien mais je sais que c’était avant 15 ans. Je commençais déjà à me saouler parce que j’avais un petit problème de couple. J’étais vraiment triste", révèle un adolescent. Si les jeunes s’aiment s’afficher sur les réseaux sociaux dans des états compromettants, il ne faut pas oublier que certaines fêtes peuvent mal tourner."Il y a un an environ, une amie a fait un coma éthylique et a terminé à l’hôpital", avoue une jeune fille.

Surtout dans le sud du pays

La beuverie express ne touche pas tous les jeunes de la même manière. Limitée dans le nord du pays, elle se concentre surtout dans le sud, en particulier dans les provinces de Hainaut, Namur et Luxembourg. Dans un hôpital de Liège, on reçoit par exemple régulièrement des jeunes de 16 à 18 ans. "Tous les week-ends, on a vraiment des situations de jeunes alcoolisés soit dans un contexte de consommation et de fête, soit lié à un contexte d’agression", indique Bekir Tekatli, responsable médical des urgences de la clinique Saint-Joseph.

Des conséquences dramatiques

Et les conséquences pour la santé peuvent être dramatiques."Une perte de connaissance, des fonctions respiratoires. On peut donc avoir un problème d’oxygénation cérébrale et entraîner des lésions cérébrales parfois irréversibles", assure Bekir Tekatli."Les effets à long terme sont des effets de destruction au niveau du cerveau qui peut mener à une perte d’intelligence qui peut être permanente", confirme Michael Callens, médecin conseiller à l’Agence intermutualiste.

En publiant ces chiffres, l’AIM espère sensibiliser les jeunes et leurs proches. Elle invite aussi les autorités à élaborer un plan d'action pour enrayer le phénomène.

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