Accueil Actu

Le "helpdesk" du Forem se trouve au Maroc: "Ce n'est pas acceptable"

L'organisme wallon en charge de l'emploi utilise les services d'un centre d'appel situé au Maroc, via une société sous-traitante. Cette délocalisation, de la part d'un organisme public, fait scandale, surtout dans le climat social actuel. Le ministre de l'emploi, André Antoine, déplore la situation.

Lorsque le personnel de l'organisme wallon en charge de l'emploi et de la formation (Forem) appelle une assistance téléphonique pour un problème informatique, l'interlocuteur se trouve soit à Bruxelles, soit à Rabat, au Maroc. "L'appel est dirigé soit vers un call-center à Bruxelles, soit vers un call-center du Maroc. Mais je ne peux pas vous en dire plus quant aux règles d'aiguillage", a expliqué Marie-Kristine Vanbockestal, administratrice générale du Forem.

La situation étonne les employés du Forem. "Ils ne trouvent pas cela normal que lorsqu'ils appellent le helpdesk, ce soit dans une société située au Maroc qu'ils arrivent. Ce n'est pas acceptable que le Forem, qui gère la demande d'emplois, fait appel à des services extérieurs alors qu'ils mettent une certaine pression sur les demandeurs d'emploi", a indiqué Manu Disabato, député wallon (Ecolo).

Légale mais morale?

Interrogé au parlement wallon, le ministre de l'Emploi André Antoine (cdH) a regretté cette situation "fâcheuse", bien que légale. Il réclamera des clauses sociales à l'avenir. "Dans ce dossier, l'aspect légal ne s'accompagne malheureusement pas du moral", a reconnu le ministre Antoine, confirmant que la société belge sous-traitante qui a décroché le marché public du "helpdesk" du Forem avait recours, pour certains appels, à un site d'exploitation établi au Maroc.

Si les marchés de fournitures ne sont pas censés exclure une société belge ayant des sites dans d'autres pays, même hors Union européenne, André Antoine se dit interpellé par cette information, eu égard à l'objet social du Forem. Ni le gouvernement ni le comité de gestion du Forem n'étaient toutefois censés être au courant de cette situation "fâcheuse", a précisé le ministre.

Vers des clauses sociales

Manu Disabato a rappelé que son parti était favorable à des clauses sociales (ainsi qu'environnementales) dans les marchés publics pour encadrer un commerce mondial où les standards sociaux les plus élevés risquent d'être pénalisés par le dumping social.

André Antoine l'a rejoint sur l'insertion de clauses sociales à l'avenir dans ce type de marché public. Le ministre compte aussi accélérer la formation en ce sens des responsables des cahiers des charges.

À la une

Sélectionné pour vous