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Le lisier et le fumier polluent l'eau des nappes phréatiques wallonnes

Le lisier utilisé comme engrais pollue l'eau des nappes phréatiques. Dans certains cas, cette eau doit être traitée pour être à nouveau potable. Une association intervient auprès des producteurs pour tenter de limiter le problème. Dans la région de Nivelles, le reportage de Julien Crête et Samuel Lerate.

La station de purge d'Arquennes délivrait encore 300.000 mètres cube d'eau il y a 15 ans, pour couvrir 75% des besoins de la commune. Le site a été fermé en 2002 pour cause de pollution au nitrate. Treize ans plus tard, les efforts semblent avoir payé. "On a remarqué une chute très significative des teneurs en nitrate et en pesticides", explique Marc Dreze, hydrogéologue pour la Société wallonne des eaux. "Ça permet d'envisager aujourd'hui une remise en service de ces prises d'eau", ajoute-t-il.


30% des nappes seraient contaminées

Actuellement, en Région wallonne, le seuil de potabilité est fixé à 50 microgrammes de nitrate par litre. Si l'ensemble des cours d'eau respecte la norme, en profondeur, 30% des nappes seraient toujours contaminées. "Ici, où nous sommes en zone de culture, le nitrate vient essentiellement des épandages de lisier et des fertilisants agricoles. Ils percolent à travers le sol, et ils se mélangent aux eaux de pluie, pour alimenter la nappe en profondeur", explique l'hydrogéologue Marc Dreze.


Des techniques pour limiter la pollution

Pour faire face au problème, les agriculteurs sont sensibilisés sur les bonnes pratiques en matière de gestion des lisiers et fumiers depuis 15 ans. Des graminées peuvent par exemple être plantées après la récolte. "C'est eux qui vont capter l'azote qui se trouve dans nos lisiers ou fumiers. Elles vont garder l'azote un certain temps, et d'ici quelques mois on va labourer le sol. Là ils libèreront l'azote l'année prochaine", explique Philippe Derideau, agriculteur.

Depuis 2003, le lisier doit également être stocké dans des bacs imperméables. Des périodes pour épandre ont également été fixées. "Nitrawal a édité un calendrier d'épandage pour tout ce qui est matière organique. Donc on distribue aux agriculteurs ce calendrier en leur expliquant les dates à respecter", explique Isabelle Corswaren, conseillère agricole pour Nitrawal, une asbl qui accompagne les agriculteurs pour protéger les ressources en eau de la pollution par le nitrate.

Les efforts entrepris devraient porter leurs fruits d'ici une vingtaine d'années. C'est le temps qu'il faudrait pour assainir nos sous-sols. Les sociétés de gestion en eau pourront alors réduire leurs manœuvres d'épuration, très coûteuses.

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