Accueil Actu

Le New York Times critique le système énergétique de la Belgique, "leader mondial de pollution lumineuse"

La Belgique consomme t-elle trop d'énergie pour éclairer ses routes ? Milan Schreuer, correspondant pour le New York Times à Bruxelles s'est posé la question. Il livre ses conclusions dans un long éditorial publié dans le quotidien américain ce mardi.

C'est un simple cliché qui a suscité l'attention de Milan Schreuer, correspondant pour le New York Times à Bruxelles. En mai dernier, l'astronaute français Thomas Pesquet postait une photo de la Belgique depuis la station spatiale internationale. C'est un pays scintillant de mille feux qui apparaissait alors à travers le cliché. "Si c'est cela, nous avons un long chemin à faire en terme de développement durable", commentait un internaute cité par le quotidien américain.

Pourquoi consommer autant d'électricité en matière d'éclairage public ?

En pratique, ces milliers de lampadaires allumés jusqu'au petit jour sont censés assurer la sécurité des usagers de la route. Pour Milan Schreuer, il s'agit là d'une "explication officielle", autrement dit celle que les politiques tendent à donner. De nombreuses critiques viseraient en fait et dénoncerait un système établi pour satisfaire les politiques, les distributeurs d'électricité et le principal fournisseur d'énergie, Electrabel. 

Interviewé par le New York Times, Peter Reekmans, bourgmestre de Glabbeek, critique un système qui "récompense les politiciens locaux pour avoir maintenu les ampoules allumées", déclare-t-il. Selon lui, les profits des sociétés de distribution d'électricité sont versés "en dividendes aux municipalités locales qui en détiennent des parts, et en salaires et allocations aux élus locaux qui siègent à leurs conseils de surveillance". Il estime qu'environ 10.000 élus siègent actuellement dans les conseils d'administration des entreprises de services publics". Selon le bourgmestre, un tel système rend alors la politique en Belgique "très profitable".


La pollution lumineuse affecte la santé humaine

Interrogé par le quotidien américain, Éric de Keuleneer, expert dans le marché de l'électricité, détaille lui aussi les corrélation entre les distributeurs d'électricité et Electrabel. "Beaucoup de personnes qui travaillent chez des distributeurs, et même pour le régulateur de l'énergie du gouvernement travaillaient auparavant pour Electrabel. Et vice versa", précise-t-il. À l'inverse, Anne-Sophie Hugé, porte-parole d'Electrabel, a assuré que l'organisme avait vendu ses actions dans ces sociétés de distribution en 2016. 

En septembre dernier, une start-up avait comparé les villes les plus stressante au monde. Bruxelles apparaissait 119e, notamment à cause de son important taux de pollution lumineuse. 

Dans une étude publiée dans la revue scientifique Science Advances, l'éclairage public a des conséquences non négligeables sur la santé humaine. Il pourrait entraîner des troubles du sommeil ainsi que certaines maladies telles que le diabète. 

À la une

Sélectionné pour vous