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Le réalisateur de "Djihad" évoque la situation en Syrie sans tabou: "Les musulmans mettent la pression sur d'autres musulmans"

Ismaël Saïdi était l'invité du RTLINFO 13H ce jeudi. Sa pièce de théâtre "Djihad" a fait un tabac auprès du public belge. Mais ça ne l'a pas empêché de trouver le temps d'écrire aussi un livre, intitulé "Les aventures d'un Musulman d'ici", qu'il a présenté aux téléspectateurs.

Ismaël Saïdi, réalisateur de la pièce "Djihad", est venu présenter son nouveau livre, "Les aventures d'un Musulman d'ici", jeudi en plateau lors du RTLinfo13h. Avant d'aborder son nouvel ouvrage, Luc Gilson lui a demandé quel était son sentiment par rapport à la photo du petit migrant mort noyé sur une plage qui fait la Une de nombreux médias. "C'est le genre de photo qui choque, mais je pense qu'il fallait la montrer. Il faut que les gens se rendent compte que ça pourrait être leur enfant. Alors je suis un fils de migrant moi. Mon père a quitté le Maroc en fait. Donc ça pourrait être moi, ça pourrait être n'importe qui. On ne peut pas rester sans agir. Ces gens fuient, ils fuient la guerre, ils fuient pour des raisons horribles", a-t-il confié.

Ismaël Saïdi a néanmoins précisé qu'accueillir les migrants n'était pas l'unique solution à apporter à la problématique actuelle. "Après les avoir accueillis, il faut trouver une solution là-bas aussi, sinon le flux ne va pas s'arrêter et le robinet va rester ouvert".


Les jeunes qui partent combattre en Syrie: "Une faute partagée"

Dans sa pièce "Djihad", Ismaël Saïdi évoque le cas de 3 jeunes partis combattre en Syrie. Qui, selon lui, peut être porté pour responsable d'une telle situation ? "C'est une faute partagée. C'est la faute des gouvernements successifs qui n'ont pas su que faire d'une génération entière de gens qu'on n'avait pas calculés, et c'est la faute des gens qui ont la même foi que moi parce qu'un moment donné, les musulmans mettent la pression sur d'autres musulmans. Et on le voit dans le spectacle d'ailleurs".

Quel genre de pression met-on sur les autres au sein de la communauté musulmane ? "Ne pas permettre à un mec de sortir avec une fille qui s'appelle Valérie parce que Valérie c'est pour jouer, alors que pour la vraie vie il faut une musulmane, des choses comme ça".


Ceux qui commettent des attentats, "ce sont des gens d'ici, qui ont grandi ici"

Pour en revenir au flux de migrants, Ismaël Saïdi a également tenu à amener quelques précisions, afin de ne pas tomber dans certains amalgames largement répandus. "Ceux qui reviennent pour tuer, ce sont des gens d'ici, qui ont grandi ici. Donc là il y a un questionnement à avoir".

Et une des solutions serait, selon lui, de beaucoup plus mélanger les différentes communautés, faire tomber les murs et aller au contact de l'autre. "On ne se connaît pas assez, on ne se mélange pas du tout. Toutes les villes sont compartimentées. Je ne sais rien de vous, vous ne savez rien de moi. Donc du coup vous imaginez des choses sur moi et j'imagine des choses sur vous", a-t-il conclu.


"On était entre le marteau et l'enclume, tout le temps"

Quant à son nouveau livre, l'idée lui est venue lors des débats qui ont suivi la pièce de théâtre "Djihad". "Je me suis rendu compte qu'on ne savait rien les uns des autres, et donc j'ai décidé de raconter ma vie, tout simplement".

De l'arrivée de son père en provenance du Maroc en passant par sa naissance, à Saint-Josse, Ismaël Saïdi raconte les évenements marquants de sa jeunesse à Bruxelles. "On était entre marteau et enclume tout le temps. Parfois on ne savait pas trop comment agir. C'était nouveau pour tout le monde. C'était assez spécial comme période", a-t-il conclu.

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