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Le seuil épidémique de la grippe dépassé, les écoles et hôpitaux passent à l'action: "On demande aux parents de garder les enfants"

Le virus est bel et bien installé: on parle désormais d'épidémie. dans les écoles maternelles et auprès des seniors dans les hôpitaux, des précautions s'imposent.

Entre le 9 et le 15 janvier, 233 personnes pour 100.000 habitants ont consulté un généraliste en raison d'un syndrome grippal, soit un niveau d'activité nettement supérieur au seuil épidémique de 140 consultations, indique mercredi l'Institut scientifique de Santé publique (ISP). "Le virus de la grippe circule à présent massivement sur le territoire national". Si l'activité se maintient encore une semaine, on pourra officiellement parler d'une épidémie dans le pays.

La semaine dernière, l'ISP a reçu 27 échantillons envoyés par son réseau de médecins vigies (130 généralistes répartis géographiquement sur l'ensemble du pays). Parmi ceux-ci, 17 étaient positifs pour le virus de la grippe, soit 63% des échantillons analysés. C'est la souche influenza A (H3N2) qui continue de circuler majoritairement en Belgique. Elle est proche de celle incluse dans les vaccins trivalents et quadrivalents contre la grippe disponibles dans le pays.

Le dépassement de ce seuil épidémique n'est pas une surprise pour l'ISP, qui s'y attendait en raison d'un retour à une activité économique "de routine" après les vacances scolaires et l'arrivée de températures froides. L'Institut précise que le niveau de l'activité grippale reste "bas" pour l'instant chez nous. Outre la grippe, le nombre de consultations chez un généraliste pour d'autres types d'affections respiratoires a augmenté mais reste considéré comme "modéré", avec moins de 2.700 consultations pour 100.000 habitants.

Surveiller les premiers symptômes

Pour éviter la contamination dans les écoles, les parents sont invités à garder leurs enfants en bas âge à la maison dès les premiers symptômes. En effet, dans une classe de maternelle, il suffit d'un enfant malade déposé le matin et en quelques heures, un virus comme celui de la gastro-entérite ou de la grippe peut se propager à la moitié de la classe.

"La contagion se fait très vite dans les classes. Donc dans la mesure du possible, on demande aux parents de garder les enfants", confirme Christine Basilavecchia, directrice de l'école Cobaux de Charleroi dans le RTL info 13 heures.

Même s'ils sont plutôt résistants, les enfants sont surtout de très bons vecteurs. En 2015, les moins de 5 ans étaient les plus touchés par la grippe: 68% d'entre eux la contractent.

Même si ce n'est pas toujours simple en raison de la situation familiale ou professionnelle des parents, les directions d'écoles insistent: un enfant malade n'a pas sa place à l'école.

Le personnel médical en manque de sensibilisation

En plein seuil épidémique, le personnel médical est en contact avec des patients atteints du virus. C'est le cas à la clinique Notre-Dame-de-Grace de Gosselies où se sont rendus ce matin Ludovic Delory et Patrick Lejuste pour le RTL info 13h. Là-bas, les médecins, infirmières, aides-soignants... n'ont pas l'obligation de se faire vacciner mais cela leur est systématiquement proposé.

Seul 15 à 20% du personnel choisit pourtant de se faire vacciner contre la grippe. L'Ordre des médecins plaide dès lors pour une obligation. Joël Janssens, infectiologue, plaide quant à lui pour une responsabilisation des acteurs de la santé. "La vraie grippe s'accompagne de fièvre, de douleurs dans les muscles, et donc je pense qu'on est suffisamment mal pour rester chez soi et ne pas venir travailler dans un hôpital", explique-t-il.

Il est impossible de chiffrer le nombre de décès liés à l'absence de vaccination chez le personnel soignant est impossible. En revanche, une simple piqûre peut réduire le nombre de complications, et là, les seniors sont généralement en première ligne. 

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