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Les agents pénitentiaires continuent leur grève: quelles sont les raisons de cette action?

La situation entre les syndicats et le ministre de la Justice est tendue cette semaine. Un mouvement de grève a été initié ce mardi matin dans de nombreuses prisons du pays.

Selon l'administration pénitentiaire, aucun agent ne s'est présenté aux prisons d'Arlon, Forest (Femmes), Ittre, Lantin et Namur. La plupart d'entre elles tournent également avec moins de la moitié du personnel. C'est le cas à Dinant (40,00%), Forest (Hommes) (35,00%), Jamioulx (31,03%), Leuze-en-Hainaut (37,14%), Marche-en-Famenne (44,12%), Mons (34,38%), Saint-Hubert (29,41%) et Tournai (47,83%). Pour le moment, l'administration pénitentiaire note une présence policière à Jamioulx et à Tournai. Les syndicats du sud du pays se demandaient hier/mardi si le mouvement de grève serait suivi en Flandre. C'est bien le cas avec seulement 22% du personnel qui s'est présenté, selon des estimations communiquées par l'administration pénitentiaire. Les chiffres sont particulièrement bas dans les établissements de Beveren (16,13%), Bruges (14,61%), Gand (13,33%), Hasselt (8,62%), Louvain Central (17,65%), Merksplas (19,05%) et Saint-Gilles (7,69%).

Et le mouvement de grève se poursuit ce mercredi: dans les établissements pénitentiaires d'Andenne et de Marche, 65% des agents sont en grève. À Jamioulx, seuls trois agents se sont présentés au travail ce mercredi matin. À Bruxelles, dans la prison de Saint-Gilles, ils étaient six.


Les agents comptent poursuivre la grève

Selon Michel Jacobs de la CGSP-Amio (FGTB, syndicat socialiste), certains agents pénitentiaires ont déjà décidé de poursuivre l'arrêt de travail au cours des prochains jours. Ce sera le cas notamment dans les prisons d'Audenarde, de Saint-Gilles et de Saint-Hubert. À Lantin et Jamioulx, les actions devraient également se poursuivre, selon Claudine Coupienne, de la CSC-Services publics (syndicat chrétien), même s'il est difficile à ce stade de prévoir la suite des événements.


Pourquoi cette grève?

Les agents pénitentaires protestent contre la volonté du gouvernement fédéral d'imposer un service minimum garanti en cas de grève prolongée. Les syndicats dénoncent une atteinte au droit de grève avec la menace du gouvernement de réquisition. Le projet du ministre Koen Geens a été adopté en première lecture par le conseil des ministres vendredi. Le ministre de la Justice a prévu de rencontrer les syndicats ce mercredi.


Des conditions de vie "inhumaines et dégradantes" pour les détenus durant les grèves

Pourtant, il semble difficile d'écarter ce projet de service minimum, car le Conseil de l’Europe a déjà épinglé plusieurs fois la Belgique à cause de l’absence de service garanti en cas de grève dans les établissements pénitentiaires. Depuis, le gouvernement a donc décidé de présenter une proposition.

Selon le Conseil de l'Europe, et plus particulièrement le comité européen pour la prévention de la torture (CPT), les conditions de vie des détenus sont inhumaines et dégradantes dans les prisons belges lors des grèves. Il tire la sonnette d'alarme à l'Etat belge pour instaurer un service minimum comme c'est déjà le cas dans quasiment tous les pays d'Europe.

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