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La Wallonie et Bruxelles seront eux-mêmes responsables du contrôle de leurs chômeurs à partir de 2016: y aura-t-il plus de sanctions?

Les chômeurs sont plus que jamais traqués par l'Onem: 10 ans après l'instauration de l'activation des demandeurs d'emplois, les sanctions ont progressé de 58% en 4 ans. Julier Léger a enquêté pour le RTLINFO 7H sur Bel RTL.

Le système d'activation des demandeurs d'emploi a 10 ans. Cet anniversaire marque aussi l'explosion des sanctions à l'encontre des demandeurs d'emploi: 61.000 sanctions en 2014, soit une hausse de 58 % en 4 ans. La CSC (le syndicat chrétien) dénonce les effets pervers du système d'activation et condamne le gouvernement Di Rupo et Michel d'avoir durci le ton en matière de contrôles. "Si on devait symboliquement résumer en trois mots-clés la politique d’activation, c’est contrôle, accompagnement et emploi. Pour nous, il faudrait changer l’ordre de ces trois mots, et que le contrôle soit là en cas de nécessité", explique Pedro Rodriguez, responsable national des travailleurs sans emploi de la CSC.


"Je suppose que vous dormiez, que vous vous leviez à midi"

Patricia a un diplôme d'enseignante mais aujourd'hui, elle travaille comme femme d'ouvrage. Impossible en effet pour elle de retrouver une place dans l'enseignement. Elle est aujourd'hui menacée d'être privée de ses allocations de chômage. A 52 ans et avec 4 enfants à charge, elle vit avec cette angoisse de sortir du système. Elle a témoigné au micro de Julien Léger pour Bel RTL: "Je me suis retrouvée toute seule avec 4 enfants à charge, pour le moment je suis femme d’ouvrage, ça ne me dérange pas du tout, j’ai eu une chance énorme de trouver ce travail, mais ce sont toujours des situations de remplacement. Je n’ai toujours pas droit à mon chômage sur base du travail, je n’ai plus droit à mon chômage d’insertion, donc on m’a dit que je n’avais pas assez de recherches. On m’a dit arbitrairement qu’il m’en fallait 8 à 15 par mois, vu mon diplôme. C’était vraiment de la maltraitance à l’état pur, c’était vraiment, 'mais comment est-il possible d’en arriver là, et qu’est-ce que vous foutiez pendant que les autres cherchaient du travail, je suppose que vous dormiez, que vous vous leviez à midi', des trucs pareils. Le but, c’est la sanction."


"On espère mettre plus de fluidité dans le parcours des gens"

Les contrôles des chômeurs, appelés aussi contrôles de disponibilité, seront régionalisés dès le 1er janvier 2016. C'est aujourd'hui l'Onem qui est compétent en la matière. Mais dès le 1er janvier prochain, ces contrôles passeront entre les mains d'Actiris à Bruxelles et du Forem en Wallonie: "La première chose que nous nous devons d’assurer, c’est d’abord la continuité de service. On va s’y atteler durant les premiers mois, et ensuite, on va évaluer ce transfert et voir s’il n’y a pas moyen de l’ajuster pour le rendre en tout cas plus performant au sein d’une même maison. Aujourd’hui, comme l’accompagnement est fait par le Forem et le contrôle de la disponibilité par l'Onem, demain ce ne sera plus le cas, donc on espère mettre plus de fluidité dans le parcours des gens, afin de rendre le service plus efficace et plus humain pour chacun, et pour le demandeur d’emploi qui va se retrouver face à la personne qui va la contrôler ou l’évaluer, mais également pour la personne qui va faire ce boulot-là", a expliqué Stéphanie Wyard, porte-parole du Forem, à Julien Léger.

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