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Les commerçants peuvent-ils diffuser les images d'un cambriolage survenu chez eux? Ils sont nombreux à lancer leurs propres recherches

Des images se retrouvent de plus en plus souvent sur les réseaux sociaux, celles de cambriolages que les commerçants qui en sont victime diffusent pour tenter de retrouver les coupables. Selon le syndicat neutre pour indépendants, un sur cinq le fait aujourd’hui. C’est deux fois plus qu’il y a un an et c’est une pratique que la police déconseille fortement.

Des images filmées par des caméras de surveillance sont de plus en plus diffusées sur les réseaux sociaux. Une pratique interdite en vertu du droit à l’image qui témoigne du ras-le-bol des commerçants.

"J’aimerais bien savoir qui c’est, donc regardez attentivement et si vous les reconnaissez, un petit coup de téléphone ou un petit message en privé ne fait pas de tort !", lance un commerçant via sa page Facebook en diffusant les images de ses caméras.

Selon le syndicat neutre pour indépendants, les commerçants seraient près de un sur cinq à diffuser des images de criminels quand ils en ont en leur possession. C’est deux fois plus par rapport à l’année dernière. 38% d’entre eux estiment qu’ils obtiendront plus de résultats qu’en passant par la police.

"Faire semblant que ça n’existe pas ou ne pas la voir serait stupide parce que ce phénomène va s’amplifier", explique Christophe Wambersie secrétaire-général du syndicat neutre pour indépendants (SNI). "On le voit d’année en année, il faut donc l’accompagner, l’encadrer, et surtout prendre en compte la situation des commerçants qui n’ont pas aujourd’hui de réponse satisfaisante sur le plan de la justice et sur le plan de la police."

L’encadrer en permettant de mettre sous certaines conditions les images de vil à l’étalage, c’est ce que souhaite le syndicat. La police assure que la discrétion est parfois la solution la plus efficace pour mettre la main sur des voleurs. Elle rappelle que faire justice soi-même n’est en aucun cas une solution. "Les personnes sont suspectées, elles ne sont pas condamnées", souligne Guy Theyskens, porte-parole de la police fédérale. "Si jamais vous reconnaissez quelqu’un sur des images et qu’en tant que citoyen, vous voulez l’interpeller en rue, la personne peut peut-être être très dangereuse. Vous allez prendre des risques, il faut laisser cela aux professionnels du métier."

Tout individu, même un voleur, a un droit à l’image qui s’applique dès le moment où il est reconnaissable. Il peut même aller jusqu’à porter plainte et réclamer des dommages et intérêts qui seront estimés par un juge. 

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