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Des drogues alternatives se développent en Belgique, contournant la législation actuelle: "Les producteurs de ces substances ont beaucoup d’imagination"

Les drogues alternatives sont de plus en plus consommées en Belgique. On peut très facilement se les procurer sur internet et elles ne sont pas forcément illégales.

Des petites pilules aux couleurs flashy et aux noms racoleurs. Ce sont des NPS, des nouvelles substances psychoactives — le nom officiel donné à ces formes alternatives de drogues. Elles ont de plus en plus de succès en Belgique. C’est en tout cas ce qui ressort des analyses menées sur 558 échantillons sanguins prélevés sur des conducteurs qui ont été confirmés positifs à la drogue lors de contrôle de police.

"Ces échantillons sanguins ont été analysés ici à l’INCC pour voir si on pouvait retrouver en plus de ces stupéfiants classiques d’autres substances comme ces nouvelles drogues de synthèse. Et donc sur la totalité de ces échantillons, on a vu qu’environ 7% d’entre eux contenaient des nouvelles drogues de synthèse", explique Vincent Di Fazio expert à l’Institut National de Criminologie et de Criminalistique.

Ces drogues ne sont pas toujours repérables par des tests salivaires classiques. Une autre analyse a été réalisée sur près de 200 tests négatifs aux drogues connues. Et là, surprise : 11% d’entre eux ont montré des traces de drogues alternatives. Il en effet très facile de se procurer ces produits sur internet. Il en existe pour tous les goûts, et avec des effets très variés.

"On peut s’attendre à des effets comparables aux stupéfiants classiques avec même parfois des effets plus intenses et donc qui sont potentiellement dangereux pour les jeunes consommateurs", met en garde Vincent Di Fazio.


La nouvelle législation devrait prendre en compte les substances dérivées

En Belgique, il existe des listes de substances interdites par la loi. Toutes celles qui n’y figurent pas sont donc légales. Le problème est qu’il existe trop de combinaisons pour pouvoir les interdire. Alors un nouvel arrêté royal comblant ces lacunes devrait pouvoir bientôt être publié.

"Les producteurs de ces substances ont beaucoup d’imagination et ils créent toujours des petits dérivés des substances de base", constate Philippe de Buck, chef de division à l’agence fédérale des médicaments et des produits de santé. "Ce qu’on va faire dans la nouvelle législation, c’est regrouper les substances sur bas de leur structure chimique de base, ce qui a pour conséquence que les substances dérivées seront aussi réglementées dès leur première mise sur le marché", explique-t-il.

Selon un sondage eurobaromètre de 2014, ils seraient en Belgique 3% de jeunes âgés entre 15 et 24 ans à avoir essayer cette nouvelle forme de drogue.

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