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Les élections sociales sont terminées: notre expert fait le point sur ce qu'il faut retenir

Place à l’économie et aux entreprises avec le BEL RTL Eco de Bruno Wattenbergh, qui revient ce jeudi matin sur les élections sociales. Pour mettre en perspective cet événement important pour les travailleurs et les entreprises, mais aussi pour un monde politique toujours un peu en filigrane de ces élections !

Les élections sociales sont terminées, les résultats sont connus, mais d’abord que représentent-elles ?

Un événement politique et social qui a lieu tous les 4 ans et qui sert à mettre en place ou à renouveler des représentants du personnel au sein de 3.781 conseils d'entreprise et de 6.954 comités pour la prévention et la protection au travail. Deux organes dits paritaires, c-à-d où siègent le " patron " et sa délégation d’un côté, et les représentants élus par les travailleurs de l’autre.

Comment résumer brièvement l’histoire du syndicalisme dans notre pays ?

Le syndicalisme explose en Belgique entre 1914 et 1920 grâce à l’apparition des caisses syndicales qui introduisent l’assurance-chômage. Une fois éloignée la récession du début des années 1920, le nombre d’affiliés diminue avant de remonter avec la grande crise des années 30. Ensuite, après la guerre, il y a eu une croissance régulière. Le nombre de cotisants a` la FGTB a ainsi double´ entre 1945 et 1985 dépassant le million de membres. Pour la CSC, la croissance fut encore plus impressionnante, son effectif quadruplant au cours de la même période pour atteindre 1.350.000 membres en 1985.

Les résultats des élections qui viennent de se terminer sont connus depuis mercredi après-midi: sont-ils surprenants ?

Non. Plus d’un élu sur deux dans les organismes paritaires proviendra de la CSC, un résultat légèrement en baisse pour le syndicat chrétien, mais qui conforte sa position de leader, et ce dans les trois régions. La FGTB suit, légèrement en baisse également ... quant à la CGSLB, le syndicat libéral, il progresse légèrement. 776.000 travailleurs ont voté pour l’élection des conseils d’entreprise et 856.000 aux élections des CCPT, ce qui représente un taux de participation de respectivement 63,5 et 65,4%, en baisse de plus de cinq points par rapport à 2012.

Que représente ce taux de syndicalisation, par rapport au reste du monde par exemple ?

En fait, les taux de syndicalisation varient fortement entre les Etats développés, de 85% pour l’Islande à 12% pour la France. De manière générale, l’appartenance à un syndicat est en baisse dans la plupart des pays européens depuis les années 70.

Pourquoi ?

A cause de la crise économique et de la mondialisation qui ont entrainé la restructuration de nombreux secteurs industriels traditionnellement plus syndiqués, mais aussi de la diminution de la taille moyenne des entreprises, de l’individualisme croissant ou bien encore du sentiment d’appartenir à une classe moyenne qui n’a pas vraiment besoin d’être représentée, alors que des études indiquent une corrélation entre un taux de syndicalisation élevé et la préservation de cette classe moyenne, qui diminue partout en Europe mais pas en Belgique. N’oublions pas non plus le rôle-clé des syndicats dans un dialogue social qui doit pacifier les relations sociales dans l’entreprise, mais aussi permettre une redistribution des richesses, ce qui est profitable à l’économie sur le long terme.

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