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Le programme Fruits et Légumes dans les écoles ne perdra pas son âme

Des milliers de petits écoliers ont l'occasion chaque semaine de manger un fruit, offert par l'école. Ce programme, mis en place par l'Europe, a failli être modifié. Son existence était en danger, les emplois qui y sont liés également.

Fresho est une entreprise qui livre chaque semaine des fruits et légumes bios, issus d'agricultures locales dans les écoles de la région de Charleroi. Cette société emploie six collaborateurs. Le mois dernier, ils ont reçu un préavis leur signifiant la fin de leur contrat à la fin du mois de juin.

Car l'activité principale de cette entreprise consiste à faire le lien entre les producteurs locaux et les écoles. Fresho s'occupe ensuite des livraisons de produits frais. Trente livraisons par an, pour un fruit par semaine.

L'école communale de Lustin se fait livrer depuis 3 ans. "C'est génial. Nous avions déjà instauré la collation saine en maternelle. Cela nous permet de poursuivre aussi en primaire. Les parents sont enchantés", explique la directrice Pascale Remée.

Et les enfants, ravis aussi ? "Ils attendent impatiemment le jour du fruit. Il y a de tout, des mûres, des abricots, des cerises, des pommes, des poires. A chaque fois un fruit de saison. Il y a de nombreux enfants qui ne mangent pas de fruits chez eux. Au départ ils étaient réticents. Mais en voyant les autres enfants savourer leur fruit, ils ont appris à aimer et continue à en manger. Désormais tous les enfants adorent, même ceux qui n'en mangeaient jamais."

Pour tous ces enfants, le fruit devient une habitude. "J'ai une maman qui m'a expliqué que sa fille lui avait ramené le seize noyaux des cerises de cette semaine pour les planter, avoir un cerisier et pouvoir en manger chez elle", explique la directrice interrompue par ses élèves qui alertés par la conversation y vont de leurs slogans: "Quand je mange des fruits, je muris", "les fruits, c'est la vie". Preuve du succès fruit du vendredi dans cette école de Lustin.


Le programme a failli disparaître

Il y a quelques semaines, Madame Remée a reçu une mauvaise nouvelle. "Nous avons reçu un courrier d'information pour signaler que le programme allait être profondément modifié par le Ministre de l'agriculture René Colin."

Pour le moment chaque école choisit son producteur. A l'avenir il aurait été choisi suite à un appel d'offre européen. Ce qui aurait sans doute éloigné l'écolier de la terre ou a été produit le fruit.

Pour le moment il y a trente livraisons par an. A l'avenir il n'y en aurait plus eu que huit. A charge des écoles de s'équiper de chambres froides pour conserver les fruits si elles souhaitaient intégrer le programme de subvention...

Mais finalement, l'opération sera reconduite telle quelle. Un soulagement pour Paul Ghislain, le gérant de Fresho. "Nous avons appris le 12 juin au matin que rien n'allait changer pour finir. Ce qui nous permet de préserver l'emploi. C'est une excellente nouvelle." Le programme va même plus loin. "Désormais, le programme sera également mis en place pour les produits laitier. Selon le même principe de subsides et de distribution", poursuit le gérant.

"Pour notre part, nous aurions continué en demandant une participation aux parents. Nous aurions en tout cas essayé de poursuivre cette bonne habitude", affirme la directrice de l'école communale de Lustin.

"C'est important de continuer à livrer des produits de qualité"

Le parti Ecolo a interpellé deux fois le Ministre Colin sur le sujet. Hélène Ryckmans, députée wallonne se réjouit de la poursuite du programme. "Cela garantit un produit de qualité. Développer l'agriculture wallonne et faire un appel d'offre européen, ça n'aurait pas eu de sens. Nous aurions perdu le lien avec la production locale. Il faut désormais s'assurer que le fruit livré est de qualité, avec du goût de la saveur et des apports nutritionnels."

Chaque année, l'Europe accorde 1.700.000 euros à la Belgique pour ce programme européen en faveur de la consommation de fruits et légumes à l'école.

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