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La situation dans les prisons est chaque jour plus tendue. Les gardiens redoutent le retour à leur poste. D'abord parce que grévistes et non gréviste devront retravailler ensemble. Ensuite parce que les agents seront confrontés à des détenus très remontés par cette grève.
Les syndicats des agents pénitentiaires de Wallonie et de Bruxelles, en grève depuis un mois, soumettront lundi au vote de leurs adhérents
Des regards noirs s'échangent depuis plus d'un mois entre ceux qui tiennent les piquets de grève devant les prisons et ceux qui les passent pour travailler. Certains craignent des dérapages. Cosimo Agostino est gardien à la prison de Forest et délégué CGSP, il se confie sur Bel RTL: "Si c'est des dérapages verbaux et bien il n'y a pas de souci. On est assez professionnel que pour pouvoir les gérer. Maintenant ce que je voudrais éviter ce sont des violences physiques entre collègues. C'est déjà arrivé", se souvient-il.
Et c'est arrivé à Didier, gardien non gréviste à Ittre. Il s'est fait frapper par un collègue devant la prison. "La personne qui m'a frappé aura une plainte sur le dos, mais le reste était, en général, bon enfant. On va dire cela", témoigne le gardien.
Chez les grévistes aussi, il existe des rancoeurs. Laurent Remy à la prison de Jamioulx: "Voir des agents qui nous marchent sur les pieds aux piquets ou des catégories de personnes qui sont passées devant nous, c'est clair que cela va impliquer des tensions", prévient le syndicaliste.
Et pourtant, il faudra retravailler ensemble dans ces milieux fermés. Cette fracture mettra du temps à cicatriser.