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Les mendiants souvent victimes de la traite des êtres humains: "On devrait moins voir ces gens comme des nuisances ou des coupables"

Myria, le centre fédéral migration, plaide pour une répression plus efficace des réseaux d'exploitation de la mendicité. Dans son rapport annuel sur la traite des êtres humains, le centre demande que les mendiants soient considérés comme des victimes. Il plaide aussi pour une répression plus efficace des réseaux qui les exploitent. Un reportage de Sung-Shim Courier et Xavier Gérard.

Presque tous les jours, nous passons à côté de mendiants qui nous abordent dans la rue pour nous demander de l'argent. Ces personnes, souvent mal vues ou perçues comme des nuisances, peuvent aussi être des victimes. "Une certaine partie des gens qui mendient sont des victimes de traite, elles sont exploitées par d'autres gens, et c'est tout le problème. Nous on pense que l'on devrait un peu moins voir ces gens comme des nuisances ou comme des coupables de quelque chose. Il faut rappeler que la mendicité n'est pas punissable en Belgique", a confié François De Smet, directeur du Centre fédéral migration, au micro de Sung-Shim Courier.


Un pas dans la bonne direction

Si mendier avec ses propres enfants n'est pas punissable par la loi en Belgique, l'incitation à la mendicité et l'exploitation des êtres humains le sont. La nouvelle circulaire des collèges des procureurs généraux constitue un pas dans la bonne direction. "Les magistrats des parquets, qui sont spécialisés en matière de traite des êtres humains, seront dorénavant également spécialisés en matière d'exploitation de la mendicité", a précisé Frédéric Kurz, coordinateur du réseau d'expertise Traite et trafic des êtres humains.


Une collaboration au niveau international est nécessaire

Les victimes sont souvent vulnérables, surtout lorsqu'il s'agit de personnes mineures. Le centre fédéral migration recommande une sensibilisation des services de police, des magistrats et des autres acteurs de premiers rangs. "Les magistrats des parquets, qui sont spécialisés en matière de traite des êtres humains, seront mis en contact lorsqu'il y aura des cas comme cela qui se posent avec des magistrats du parquet de la jeunesse. Ils vont déterminer ce qui est bon pour le mineur", a ajouté le coordinateur du réseau d'expertise Traite et trafic des êtres humains.

Une collaboration internationale est nécessaire pour lutter de manière plus efficace contre ces réseaux de trafic d'êtres humains.

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