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Les prisonniers de Marche envoient une lettre aux gardiens grévistes: voici ce qu'ils leur disent

Les détenus de la prison de Marche-en-Famenne ont adressé dimanche une lettre ouverte aux agents grévistes pour exprimer leur ressentiment concernant la grève qui touche l'établissement pénitentiaire depuis fin avril. "Nous ne pouvons passer sous silence les souffrances que nous endurons", écrivent notamment les détenus.

"À ce stade de la grève, notre empathie pour votre cause se transforme en incompréhension. La situation que nous vivons s'apparente, pour certains, à de la torture", expliquent les détenus de la prison de Marche dans la lettre ouverte adressée aux agents pénitentiaires.

"Certains ont besoin d'exprimer leurs émotions, leur dégoût. Un dégoût qui n'est pas dirigé contre la prison, le système carcéral ou même le système judiciaire, mais contre vous. (...) Pour une fois, nous avons choisi la plume à l'épée. (...) Cela pour vous dire que nous ne voulons pas tomber dans la facilité, faire ce que beaucoup attendent de nous. À savoir, tout brûler".

Les détenus saluent par ailleurs le travail effectué par la direction, la police, les agents non-grévistes, la Croix-Rouge et la Protection civile. "Ce mouvement (de grève) a renforcé la cohésion détenus/direction. (...) Cette direction qui malgré la fatigue nous donne les préaux, organise les visites quand et comme elle peut, s'arrange pour que nous puissions appeler nos familles, passe pour distribuer les repas, le tabac, et on en oublie".


Le directeur de la prison de Marche témoigne

Comme de nombreux établissements carcéraux, la prison de Marche est touchée depuis fin avril par un mouvement de grève des agents pénitentiaires. Les grévistes protestent notamment contre le projet de rationalisation du gouvernement fédéral qui prévoit une diminution des effectifs. "La grève est bien suivie", souligne le directeur de la prison de Marche, Frédéric de Thier. "Pendant ce temps, les directeurs assument la plupart des missions avec quelques courageux, principalement des cadres, mais aussi des assistants techniques. La police intervient en renfort pour assurer la sécurité. Nous recevons également l'appui de volontaires de la Croix-Rouge. La situation à Marche est moins pire qu'ailleurs. Nous avons la chance d'avoir une prison toute neuve avec un régime semi-ouvert. Les détenus ont accès à la douche et au téléphone en cellule".

Des visites et des sorties en préaux ont également été organisées à plusieurs reprises.

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