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Les prostituées réclament d'urgence une protection sociale: "A l'heure actuelle, un patron peut dénoncer un contrat qu'il a lui-même signé"

Celles qu'on appelle "les travailleuses du sexe", ou prostituées, réclament une véritable protection sociale qui leur est propre. Généralement, elles sont déclarées comme ouvrières de l'Horeca, exerçant la profession de serveuses de bar. Mais ce statut risque, dans certains cas, de leur faire perdre leurs droits sociaux.

Notre journaliste Christophe Clément est allé à la rencontre d'une d'entre elles pour illustrer ce problème. Lola, qui se prostitue depuis 5 ans dans un bar, est en effet déclarée en tant qu'ouvrière dans l'Horeca. "Parmi les personnes qui viennent me rencontrer, il y a un besoin aussi bien sexuel que moral. Et il y a un soutien qu'on peut apporter qui est clair. Donc j'espère qu'on gagnera du terrain et qu'on sera reconnues, comme c'est déjà le cas dans d'autres pays", a-t-elle indiqué.

A l'heure actuelle, les prostituées paient des cotisations sociales et des impôts. Mais en cas de litige, le juge ou l'employeur peut invoquer la nullité du contrat de travail. "Un patron peut parfaitement se défausser et refuser l'application des droits de vacances, de pension, et même de paiement, simplement en dénonçant le contrat qu'il a lui-même signé en le dénonçant contraire aux bonnes moeurs", a expliqué Quentin Deltour, porte-parole de l'espace p..., association de défense des droits des prostituées.

Les travailleurs du sexe ne réclament pas un statut spécifique, mais une protection sociale comme tout autre employé. Le secteur réclame d'urgence un débat en dehors de toute considération morale.

En Belgique, on estime à 20.000 le nombre de travailleurs du sexe.

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