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Les syndicats en colère contre le projet taser pour les policiers: "Ils disposeraient d'une arme illégale et n'importe quelle personne visée par un taser pourrait porter plainte"

La semaine passée, le ministre de l'Intérieur Jan Jambon (N-VA) a confirmé que 10 à 15 zones de police locale recevraient prochainement des pistolets à impulsion électrique (tasers) dans le cadre d'un projet pilote. "Encore un effet d'annonce", dénonce le SLPF Police, qui va déposer ce lundi un préavis de grève. "Il n'y a aucun cadre légal pour le taser, ce qui entraîne la responsabilité individuelle de l'utilisateur. Les policiers disposeraient d'une arme illégale et n'importe quelle personne visée par un taser pourrait porter plainte pour tel ou tel dommage", explicite Vincent Gilles, le président national du syndicat.

"Monsieur Jambon ne veut pas d'un débat démocratique pour intégrer le taser dans la législation"

Toutes les armes auxquelles recourent actuellement les policiers sont mises à leur disposition dans un cadre légal, moyennant notamment une formation spécifique. Le taser ne fait pas partie de ce cadre légal. "Mais monsieur Jambon ne veut pas d'un débat démocratique pour intégrer le taser dans la législation", regrette Vincent Gilles. Certes, certains policiers sont "fort tentés" par un tel appareillage, admet le SLFP Police. Mais "c'est oublier la nécessité d'existence légale d'un tel armement dans nos mains de policiers; c'est oublier le nécessaire respect des principes de subsidiarité et de proportionnalité; c'est oublier l'obligatoire analyse de risque dans le cadre de la mise en œuvre d'un nouvel outil."

"Il faut obligatoirement une concertation avec les organisations syndicales"

"Quand une entreprise met en oeuvre un nouvel outil, il faut obligatoirement une concertation avec les organisations syndicales, ce qui n'a pas été le cas", ajoute Vincent Gilles. Les spécialistes sont partagés sur l'opportunité du taser, considéré par beaucoup comme la porte ouverte aux abus de par son caractère en principe non létal. "En commission paritaire de l'armement, le débat dure depuis des mois. Le 15 février, les membres de la commission ont participé à une démonstration chez un manufacturier. L'après-midi, Jan Jambon annonçait son projet pilote", relève le président du SLFP Police, qui soupçonne des "intérêts partisans". Pour marquer son opposition au test "sans un cadre légal digne de ce nom", le syndicat a décidé de déposer ce lundi un préavis de grève.

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