Accueil Actu

Pas de personnalité juridique pour les syndicats: "Il faut en finir avec ce malheureux sentiment d'impunité"

Une deuxième personne serait décédée suite aux blocages d’autoroute organisés par les grévistes de la FGTB. L’occasion de relancer le débat sur le statut juridique des organisations syndicales. Mathieu Col et Didier Clippe ont recueilli l’avis du monde politique.

Après chaque action qui dérape, la question se pose. Faut-il revoir le statut des syndicats? Le Premier ministre ne se prononce pas mais rappelle sa position en ce qui concerne le droit de grève : "c’est la position du gouvernement. La liberté de faire grève s’arrête là où commence la liberté de ceux qui ne font pas grève, de ceux qui veulent aller à l’école ou de ceux qui veulent aller chez le médecin" a déclaré Charles Michel.


MR et cdh ouverts à la discussion

Pour le parti du Premier ministre, le MR, la réponse est oui. Il faut pouvoir donner une personnalité juridique aux syndicats, pour pouvoir les responsabiliser. Mais ce statut doit être le fruit d’une concertation avec le monde syndical. Le parti a déjà travaillé sur un texte de loi pour le droit au travail, mais la réflexion pourrait s'étendre à la personnalité juridique. "La discussion doit s'ouvrir, mais elle doit se faire avec les représentations syndicales. Il faut aboutir à un consensus qui permette d'en finir avec un malheureux sentiment d'impunité qui commence à se répandre dans la population", a déclaré Richard Miller, député fédéral. 

Pour le cdh, la question de la personnalité juridique n’est pas un absolu mais le président du parti humaniste, Benoît Lutgen, se dit ouvert à la discussion. "Il doit y avoir aussi une condamnation morale, on ne l’a pas entendue de façon suffisamment forte et rapide, de la part du syndicat concerné. Pour le reste, liberté et responsabilité, cela doit faire partie d’un débat mais pour tout le monde. Pour les syndicats comme pour les autres organisations du pays".


PS et Ecolo s’y opposent

Il y a aussi les défenseurs de cette absence de statut. A commencer par le PS : "une société ne peut pas être responsable pour des actes commis par un de ses employés. C’est pareil pour les syndicats. Vous imaginez ? Le syndicat serait responsable pour des millions d’affiliés. La personne doit être condamnée pour ce qu’elle a commis, ça on est d’accord" explique Nawal Ben Hamou, députée fédérale socialiste. Ecolo semble sur la même ligne : un statut différent signerait la mort des syndicats. "On peut remettre en cause les modes d’action des syndicats mais leur retirer cette caractéristique, c’est comme remettre en cause la liberté de la presse ou des principes fondamentaux" précise Georges Gilkinet, député fédéral du parti écologiste

Ne pas toucher au statut mais réfléchir aux modes d’actions, cela semble indispensable. L’analyse semble d’ailleurs toucher l’intérieur des syndicats. 

À la une

Sélectionné pour vous