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La pénurie d'essence en France provoque "des files de 200 mètres" dans certaines stations-service belges: "Du jamais vu"

Suite aux pénuries de produits pétroliers qui commencent à toucher certaines zones de France, de nombreux automobilistes du Nord ont décidé de passer la frontière belge pour faire le plein. Résultat: des files étaient constatées dans plusieurs stations-service frontalières du sud du pays.

Cinq des huit raffineries françaises étaient "à l'arrêt ou en cours d'arrêt" lundi, en raison des actions de protestation contre le projet de loi travail, a-t-on appris auprès de sources CGT pour protester contre le projet de loi travail. "Cinq des huit raffineries françaises sont en grève, arrêtées ou en cours d'arrêt, quatre de Total et Petroineos à Lavera près de Martigues" (Bouches-du-Rhône), a déclaré à l'AFP Emmanuel Lépine, secrétaire fédéral de la branche pétrole de la CGT. "Seules deux raffineries Esso continuent de marcher: celle de Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône) et celle de Notre-Dame-de-Gravenchon (Seine-Maritime)", a ajouté M. Lépine. Il a précisé que la raffinerie de Grandpuits-Bailly-Carrois (Seine-et-Marne), "en grève reconduite de 72 heures, empêchant toute sortie de produits pétroliers", n'était pas à l'arrêt. 


"C'est la galère"

Notre journaliste Aurélie Henneton a constaté les faits dans une station-service de Mouscron. Mabrouki a parcouru 25 km pour pouvoir trouver du diesel et faire le plein à Mouscron. "Ça devient difficile surtout pour les gens qui font de longs trajets", a avoué le conducteur. "C'est la galère, on n'est pas loin de la Belgique, heureusement. Mais pour ceux qui sont à Paris, là la galère va commencer. Nous on a l'avantage d'être à côté. On peut continuer à travailler. Mais j'adhère à 200% au blocage des pompes à essence", a expliqué une automobiliste au micro d'Aurélie Henneton. Les Français en profitent pour remplir les jerricans. La pénurie a multiplié par trois le nombre de clients de la station de Philippe Defoirdt. 1500 personnes sont venues samedi et plus encore dimanche. La situation a perduré au-delà de minuit ce week-end. En sous-sol, 280.000 litres de précieux carburant que les Français viennent chercher. "Il y avait une file jusqu'à 200 mètres. C'était une marée de voitures. Ils sont tous Français", a précisé le patron de la station-service où s'est rendue notre envoyée spéciale. Les pompistes s'organisent. Philippe a déjà été livré quatre fois en urgence. "Du jamais vu" depuis la création de cette station belge.



"90 jours de stocks stratégiques"

Plusieurs des 189 dépôts de carburant en France, dont une cinquantaine ont une capacité de plus de 10.000 m3, qui étaient bloqués par les salariés du secteur depuis plusieurs jours, ont été débloqués par les forces de l'ordre, a confirmé à l'AFP Eric Sellini, coordinateur CGT du groupe Total, sans toutefois pouvoir fournir un nombre précis de dépôts bloqués en France. Interrogé sur le risque de pénurie, M. Lépine a qualifié de "virtuels" les "90 jours de stocks stratégiques" avancés par le secrétaire d'État aux Transports, Alain Vidalies sur France 2. "Ces stocks sont très fluctuants, ils sont situés dans les raffineries pour la plupart et donc à partir du moment où elles ne sont pas accessibles, ça devient difficile", a déclaré M. Lépine.


"Pas de risque de pénurie"

Laurent Michel, chef de la Direction générale de l'énergie et du climat (DGEC) a évoqué auprès de l'AFP une "trentaine de jours" de stocks commerciaux pour les entreprises.  Alain Vidalies a affirmé dimanche qu'il n'y avait "pas de risque de pénurie" de carburant "pour la semaine prochaine" dans les stations françaises, appelant les automobilistes à ne pas céder à la "panique".

Dans le quart nord-ouest du pays, la ruée vers les pompes d'automobilistes inquiets a amené les autorités à prendre depuis vendredi des mesures de rationnement de la distribution. Sur les 12.000 stations essence que compte le pays, "il y en a à peine 1.500 qui sont impactées en totalité ou en partie, ça fait moins de 20%, certes, concentrées dans certaines régions", a-t-il expliqué sur RTL, alors que les syndicats CGT et FO ont appelé les chauffeurs routiers à bloquer raffineries et dépôts de carburants.

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