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Phénomène de société: ils plaquent leur "métier à la con" pour devenir artisans, cuisinier, boulanger…

Ce matin, dans le Bel RTL Eco, Bruno Wattenbergh a évoqué des transitions professionnelles étonnantes…

Il semblerait que de plus en plus de gens, avec de beaux diplômes et un bel emploi stable, quittent leur job pour des jobs beaucoup plus basiques, parfois manuels, et pour lesquels ils sont surqualifiés. Clarifions d’abord l’importance du phénomène: nous n’avons pas de réelles statistiques sur le sujet mais c’est quelque chose que nous constations, dans notre entourage de quinquagénaires, des collègues, des amis qui à 50 ans, maison payée et enfants dans la vie active décident de changer de vie professionnelle. Mais ce qui se passe aujourd’hui, c’est qu’on ne parle plus de quinquas, mais de quadras et même de trentenaires bien installés dans la vie et qui rêvent de devenir pâtissier, cuisinier ou artisans.


"La révolte des premiers de la classe"

Un livre vient de paraitre et traite du sujet: "La révolte des premiers de la classe. Métiers à la con, quête de sens et reconversions urbaines", aux éditions Arkhé. Mais cela faisait un moment déjà que des chercheurs, des anthropologues de la London Business School avaient documenté le phénomène en l’appelant notamment en anglais "la fuite des bullshit jobs" – traduction des métiers à la con.

Les motivations de ces gens qualifiés qui abandonnent ces "bullshit jobs" sont multiples. La première motivation, c’est la perte de sens, l’impression que ce qu’ils font n’apporte rien à la société. Ce malaise augmente lorsqu’on on est un rouage anonyme d’une grande machine où ce que l’on fait est important bien sûr, mais où on n’en perçoit pas la finalité. Ce sont aussi des emplois pour lesquels on a aussi difficile à expliquer aux gens ce que l’on fait (marketing, communication, finance, …), au contraire d’un pâtissier ou d’un artisan qui fait des lampes bien visibles et palpables.


Vivre mieux...

La deuxième motivation d’abandonner un "job à la con", c’est le sentiment qu'à niveau de diplôme équivalent, on ne vit pas aussi bien que ses parents. Avec de plus en plus de diplômés, il faut de plus en plus de diplômes et de qualifications pour sortir du lot. La carrière de cadre est donc moins intéressante qu'avant … et, en plus, les écarts de rémunération avec les postes moins qualifiés se sont réduits. Quant aux conditions de travail elles sont souvent de plus en plus pénibles. Ces trentenaires ont donc beaucoup moins à perdre qu'avant à opter pour un job radicalement différent.

Et manifestement, ce livre a donné des idées à certains, puisqu’il est en rupture de stock à Bruxelles par exemple chez Filigrane.  

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