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Plus de 1000 enfants condamnés à être inscrits dans les écoles les moins prisées: "Mon fils se retrouve dans une école ghetto"

Nader est en 1ère secondaire. En septembre dernier, il s’est retrouvé scolarisé dans une école d’Anderlecht qui constituait le dernier choix dans la liste remise par Nora, sa mère. "Son école primaire était la plus proche de cette école secondaire. Donc par dépit j’ai mis cette école dans ma liste. C’est le coefficient de proximité entre l’école primaire et l’école secondaire qui a primé sur tout le reste", en non celui de la proximité entre son domicile et celui de l’établissement voulu, a-t-elle confié ce matin sur Bel RTL.

Une déception pour la famille, car l’établissement ne correspond en rien à leurs attentes. "Mon fils se retrouve dans une école ghetto, qui ne respecte aucune mixité: 90% voire plus de population issue de l’immigration. Ils les enferment dans une école où la diversité n’existe pas, à tous points de vue."

Pourtant, Nora aurait pu introduire un recours auprès de la CIRI (la commission interréseaux des inscriptions) pour tenter de faire ouvrir une place de plus pour son fils dans les 1ères écoles de sa liste. En effet, ils analysent d’abord la bonne application du décret, si "on a bien respecté ce qui était annoncé pour dire qu’untel ou untel n’a pour l’instant pas de place", explique Claude Voglet, le président de la CIRI.

Mais la CIRI peut faire quelques exceptions. Les 27 personnes qui la composent (dont la ministre de l'Enseignement Joëlle Milquet elle-même) ont le pouvoir de forcer la création d’une place par classe de 1ère dans les écoles complètes. Pas assez cependant pour satisfaire tous les parents : "Si tous les parents qui n’ont pas obtenu de place déposaient un recours, ben ils ne pourront pas trouver de place. Si dans une école il y a 100 places et que vous avez 220 candidats. 100 sont rentrés, les 120 eux n’y rentreront de toute façon pas, même s’ils déposent un recours."

Voilà pourquoi Nora n’a pas voulu tenter le coup, car souvent, le recours ne fonctionne pas. "Je l’ai exclu de suite car les écoles qui m’intéressaient allaient être prisées. Donc je ne pouvais pas prendre le risque de me retrouver le 1er septembre sans école."

Aujourd’hui, ils sont encore 1090 élèves à être sur liste d'attente et donc sans établissement pour la rentrée. 784 à Bruxelles et 255 en Wallonie, dont 51 en Brabant wallon. Nombre d’établissements moins prisés mais où il reste des places vont donc être pris d’assaut dès ce lundi, jour d’ouverture de la 2ème phase des inscriptions. Désormais, plus de décret, mais la règle qui prévalait avant: premier arrivé, premier servi.

Nora, elle, va tenter de changer son fils d'école l'année prochaine pour son entrée en 2ème secondaire.


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