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C'est un constat plutôt interpellant : l’homosexualité est encore taboue dans le monde du sport, et plus encore dans les sports collectifs. C'est le cas notamment du football où l'homophobie est une réalité. Mais pourquoi ? Comment expliquer cette particularité ? C'est ce qu'ont tenté de savoir Fanny Dehaie, Vincent Jamoulle, Gaëtan Delhez et Philippe Lefever.
Ancien joueur professionnel de l’Impact Montréal, David Testo s’investit aujourd’hui dans la défense de la communauté homosexuelle. Retraité depuis six ans, il ose enfin assumer qui il est. "J’aurais très bien pu faire mon coming out pendant ma carrière, mais les circonstances et le contexte du monde du football représentent un sacré challenge. Quand je regarde en arrière, je me dis que je peux être fier d’avoir trouvé le courage de révéler mon homosexualité, parce qu’il y a tellement de joueurs gays qui évoluent dans le monde du football professionnel et qui n’osent pas faire leur coming out", a-t-il expliqué au micro de Fanny Dehaie et Vincent Jamoulle pour le RTLinfo 13H.
"Quand on est sur le terrain et qu’on rate un goal, on se fait traiter de Jeannette ou de tapette"
Aujourd’hui, seuls trois joueurs professionnels dans le monde, dont David, sont parvenus à faire leur coming out. Ce chiffre interpellant révèle à quel point le sujet est tabou. "Quand on est sur le terrain et qu’on rate un goal, on se fait traiter de Jeannette ou de tapette ou ce genre d’injure. On est déjà très rudement jugé par la presse, et si en plus on est homosexuel, c’est le début de la fin généralement", a fait remarquer Pascal Cavelier, président de l’association Ihsane Jarfi, créée en mémoire du jeune homme battu à mort parce qu’il était homosexuel.
"Il y a un certain machisme, une vision assez virile du joueur de football qui n’est peut-être pas toujours compatible avec l’homosexualité"
En Belgique, c’est souvent la loi du silence et il est difficile de trouver un club de foot qui ose parler ouvertement du sujet. Les raisons sont multiples. "C’est un sport populaire, donc on peut trouver toute une série de diversités dans ce sport-là. Mais il y a aussi un certain machisme, une vision assez virile du joueur de football qui n’est peut-être pas toujours compatible avec l’homosexualité, d’autant plus si le joueur est gay", a précisé M. Chevalier.
Si l’homosexualité s’intègre de plus en plus dans la société, sur les terrains, il reste encore du travail avant que l’homophobie ne soit totalement hors-jeu.
