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Quel est les profil des jeunes fugueurs en Belgique?

Child Focus et l'Université de Liège viennent de publier un rapport sur le profil des jeunes fugueurs. Ces 10 dernières années, le nombre de filles qui fuguent a augmenté. En 2013 et 2014, elles représentaient près de 70 % des fugueurs. Autre augmentation, elle concerne les adolescents issus d'institutions. Les détails avec Sung-Shim Courrier et Dominique Sokolowski livrent les détails pour le RTL INFO 13H.

Sam et Suzy sont des enfants à problèmes. Ils tombent amoureux et décident de fuguer ensemble. Bien qu’écrit de manière poétique, le film Moonrise Kingdom n’est pas si éloigné de la réalité. Une étude réalisée par Child Focus et l’université de Liège montre qu’en Belgique, le nombre de fugueurs issus d’une institution est de 1 sur 3. Un chiffre en augmentation par rapport à 2004, où ils étaient 1 sur 4, ressort-il d'une étude menée par Child Focus et l'Université de Liège, dont les résultats ont été présentés mercredi à Bruxelles en présence de la reine Mathilde.


"Dans la plus part, des jeunes dans des situations vulnérables"

"Le profil du fugueur montre clairement qu’il s’agit, dans la plupart des cas, de jeunes dans des situations vulnérables", explique Heidi De Pauw, directrice générale de Child Focus.

Selon Child Focus, les enfants placés sont aussi surreprésentés, car les institutions sont obligées de déclarer la disparition d'un de leurs résidents aussi vite que possible. La plupart des fugueurs ne s'éloignent pas très longtemps du domicile.


Plus souvent des filles

En 2013 et 2014, 67% des fugueurs étaient des filles alors que dix ans plus tôt, le rapport garçon-fille était encore équilibré,Sur les 1.694 dossiers traités durant ces deux années-là, six fugueurs sur dix étaient âgés de 14 à 16 ans. Outre cette catégorie, 7% ont entre 10 et 12 ans et 1% est âgé de 6 à 9 ans. Sur 1694 dossiers traités, il ressort que ce sont des filles âgées entre 14 et 16 ans qui fuguent le plus. Des chiffres là encore en segmentation par rapport à il y a dix ans. "On voit quand même qu’une fugue d’une fille est plus vite signalée chez Child Focus que la fugue d’un garçon. On pense que les garçons sont plus débrouillards et moins vulnérables dans la rue".

Child Focus n'explique pas cette surreprésentation des filles, mais suppose que les autorités et les parents ont une image plus vulnérable des filles par rapport aux garçons, et communiquent dès lors plus rapidement en cas de fugue.


Combien de temps durent les fugues?

Pour 75% des enfants, la fugue dure moins d'une semaine, voire un à deux jours pour 38%. Toutefois, 8% des jeunes restent plus d'un mois à distance. Faute de moyens pour s'alimenter ou trouver un hébergement, les fugueurs optent parfois pour des solutions dangereuses comme la délinquance, la drogue, la prostitution ou l'association de malfaiteurs, souligne encore l'organisation.

Selon Heidi De Pauw, directrice générale de Child Focus, il est "absolument nécessaire de mieux connaître le profil des jeunes fugueurs", et d'adopter "une approche multidisciplinaire globale pour prévenir et lutter contre le phénomène". L'organisation souligne aussi l'importance d'accompagner les jeunes après une période de fugue, également après que ceux-ci ont retrouvé leur famille.

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