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"La manière de se comporter en groupe, entendre un argument,...": voici comment Liège lutte contre la radicalisation des jeunes

A Liège, différentes initiatives sont mises en place pour lutter contre le radicalisme. Tout d'abord en identifiant plus vites les personnes qui se sont radicalisées et ensuite en s'occupant des jeunes pour éviter qu'ils ne cèdent à la tentation des discours extrêmes.

Pour lutter contre le radicalisme, plusieurs communes ont mis sur pied des cellules de sécurité intégrales locales. On les appelle "Cécile". Elles forment une concertation entre bourgmestre, police et partenaires civils. A Liège, ça fait déjà 1 an que cette cellule a été mise en place. Ça a permis d’améliorer l’échange d’informations entre les différents services communaux comme les CPAS, la Police… Tout le monde partage les renseignements recueillis et alerte si une personne présente des signes de radicalisation. Ça a notamment permis d’affiner la liste des Liégeois à surveiller, ils sont actuellement une vingtaine.

"Elle améliore également le volet lié à la prévention avec différentes actions qui sont menées sur le terrain et tout cela permet notamment d’améliorer l’image de la situation, de la réalité du terrain d’une commune ou d’une ville. En Belgique, une commune sur deux est équipée de cette cellule, mais il y en a seulement 20% en Wallonie. Tout est une question de volonté des bourgmestres", a commenté notre Journaliste Samuel Ledoux.


"Des exercices pour leur donner confiance en eux, pour que les jeunes ne soient pas frustrés"

Liège fait aussi partie des 10 villes pilotes sélectionnées par la commission européenne pour développer des outils de prévention auprès des travailleurs de terrain. L'idée est d'encadrer au mieux les jeunes, mais aussi les enfants, pour éviter tout risque de radicalisation. Dans le quartier de Bressoux-Droixhe, un quartier réputé difficile de Liège, chaque mercredi après-midi, Delphine prend en charge une vingtaine d’enfants pour des activités sportives, mais pas seulement. Elle met aussi en pratique les exercices appris dans une formation toute récente. "Ces exercices-là, c’est vraiment pour prévenir les problèmes dès le bas âge, dès l’enfance pour que, de fil en aiguille, ces petites problèmes que le jeune refoule ne créent pas après de gros problèmes. C’est des exercices pour leur donner confiance en eux, pour que les jeunes ne soient pas frustrés", explique l’éducatrice sportive au micro de Dominique Demoulin pour le RTLinfo 13H.


"Entendre l’argument d’autres personnes, mais aussi de pouvoir défendre son argument"

Bounce, qui veut dire rebondir, en français, a été développé au niveau européen. A côté des exercices physiques, il vise aussi à développer l’esprit critique. "Nous allons travailler ensuite avec les jeunes sur la manière de se comporter en groupe, mais également sur la manière de construire un document, d’entendre l’argument d’autres personnes, mais aussi de pouvoir défendre son argument", détaille Amaury Marion, responsable du projet.

Aujourd’hui, la formation des acteurs de terrain est mise en œuvre dans dix villes européennes dont Leuven et Liège pour la Belgique. "Le but c’est d’avoir des jeunes plus résilients à long terme, donc pour nous c’est assez difficile à évaluer parce que nous réussirons notre projet si finalement les jeunes ne se radicalisent pas, donc c’est aussi pour ça qu’on a une évaluatrice de l’université de Gand qui suit chaque formation", a ajouté M. Marion.

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