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Radicalisme en prison: "on crée un terreau favorable au terrorisme en prison"

La lutte contre la radicalisation dans les prisons pose question. Il y a 2 ans, le ministre de la justice avait lancé un plan qui prévoyait, notamment, la création d'ailes réservés aux détenus radicalisés, à Ittre et à Hasselt . Mais force est de constater, aujourd'hui, que cela paraît largement insuffisant.

Il y a quinze détenus à Ittre, dix à Hasselt, dans la zone appelée "Deradex", peuplée de meneur, de recruteurs, d'idéologues. En principe, ils devraient être isolés des autres détenus. Mais selon la commission de surveillance de la prison d'Ittre, ce n'est pas le cas. "Les "Deradex" communiquent via leurs fenêtres avec les autres détenus, dans une langue que ne maitrisent pas les agents."

La commission dénonce aussi l'absence de tout accompagnement spécifique. "Nous nous dirigeons pour le moment vers une impasse, on crée un terreau favorable au terrorisme en prison", explique Marc Neve, avocat au Comité Européen de Prévention de la Torture.

A Andenne, il y a aussi des radicalisés. Marc Peeters, le chef de quartier de la prison d'Andenne aimerait disposer de directives plus claires. "Il y a longtemps qu'on demande des précisions mais on nous sourit quand on pose des questions." 

Il critique aussi le manque de suivi. "C'est bien de les mettre dans une aile spécifique mais il faut aussi s'en occuper. Comprendre comment ils en sont arrivés là, comprendre ce qu'ils pensent et leur permettre de retourner ensuite vers la vie normale", poursuit Marc Peeters.

Aujourd'hui, 450 détenus sont considérés comme radicalisés.

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