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Reportage exclusif dans un TGV très particulier: à son bord, aucun passager mais une batterie d'appareils de contrôle et de mesure

A l'heure où des dizaines de milliers de personnes prennent le TGV pour partir en vacances, l'une de nos équipes a pu pour la première fois rentrer dans LE TGV français qui analyse l'état des voies ferrées et de la signalisation. Une analyse faite sur le chemin de fer français mais aussi sur un tronçon en Wallonie. Il s'agit d'un véritable laboratoire sur rail. Un reportage exclusif signé Benoît Duthoo et Vincent Wilbert.

L’Iris 320 est un train à grande vitesse français très particulier. A bord, il n’y aucun passager, seulement cinq techniciens et une batterie d’appareils de contrôle et de mesure bardé de 75 capteurs, ce train permet de contrôler en temps réel et à 320 km/h l’état des lignes à grande vitesse. L’objectif est de repérer les anomalies pour éviter les incidents.

"A 300km/h, il y a des efforts qui sont importants et qui font que le défaut va évoluer beaucoup plus rapidement qu’à 100 ou 120 km/h. Donc effectivement il faut qu’on le traite au plus tôt pour que l’on puisse empêcher cette évolution rapide", explique Alexandre Bertholet, directeur technique.

L’Iris 320 est équipé de 17 systèmes de mesure différents. Il permet notamment grâce à deux vigies de vérifier si le pantographe est bien en contact avec la caténaire. D’autres capteurs évaluent la géométrie des voies qui doit rester parfaite pour assurer le confort des passagers. "On a des accélérations, des efforts qui sont exercés sur la voie de par la vitesse, le nombre de trains. Tout ça va venir dégrader petit à petit la géométrie de la voie. On va avoir petit à petit un affaissement", indique Marc Lede, ingénieur en maintenance. 


71 km entre Bruxelles et Lille 

Ce train parcourt chaque année 160.000 km en France et contrôle régulièrement une partie du réseau à grande vitesse belge, les 71 km de la ligne entre Bruxelles et Lille car ce tronçon est équipé d’un système de signalisation utilisé uniquement par la SNCF. "Les mesures qui sont faites ici le sont dix fois par an. Ce sont des normes françaises qui le veulent et les données nous sont ensuite transmises. Elles permettent à nos techniciens de venir sur le site et éventuellement mener quelques opérations correctrices", explique Frédéric Sacré, porte-parole d’Infrabel, gestionnaire de l’infrastructure ferroviaire belge.

Les systèmes de signalisation sont importants sur les lignes à grande vitesse. Les trains roulant trop vite pour permettre au conducteur de lire les panneaux, les consignes de vitesse lui sont transmises électroniquement par la voix. Ce train particulier permet de restaurer ces systèmes lorsqu’ils sont détériorés.

Enfin, l’Iris 320 vérifie le fonctionnement des réseaux gsm devenu l’un des éléments importants du confort du passager des lignes à grande vitesse.

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