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Les chômeurs n'ont plus droit à des "congés" pour s'occuper de proches malades: deux associations dénoncent une discrimination

Depuis le 1er janvier, les chercheurs d'emploi ne peuvent plus en appeler à une "exemption pour des raisons sociales et familiales" s'ils veulent soigner leurs enfants, révèle jeudi Le Soir, citant une information du Standaard également développée par Het Nieuwsblad. L'association Vie Féminine y voit une inégalité hommes-femmes tandis que la Ligue des Familles dénonce une mesure simplement discriminatoire envers les familles les plus pauvres.

Lorsque l'un de ses enfants, un partenaire ou un membre de sa famille est gravement malade, le travailleur peut recourir au crédit-temps, prendre des congés spécifiquement destinés à cet usage ou opter pour une interruption de carrière. Jusqu'à la fin de l'année dernière, le demandeur d'emploi pouvait lui aussi demander l'application de l'exemption. Il faisait alors savoir qu'il serait temporairement indisponible si un emploi lui était proposé mais ses allocations de chômage étaient maintenues, bien que moins élevées. L'aile néerlandophone du Conseil des femmes souhaite l'annulation de cette mesure d'économie.

Le ministre de l'Emploi Kris Peeters (CD&V) se dit, lui, convaincu que les personnes qui bénéficient de l'exemption et restent au chômage peuvent combiner la recherche d'un emploi avec leurs responsabilités familiales.


Problème 1: inégalité hommes/femmes

Hafida Bachir, la présidente de Vie Féminine, a vivement dénoncé une mesure prise contre les femmes: "C'est totalement révoltant que ça se passe sur le dos des femmes. D'autant que ce n'est pas la première mesure qui impacte les femmes. Le gouvernement précédent en avait déjà pris qui ont comme conséquence de créer encore plus d'inégalités entre les hommes et les femmes. Au niveau de la Belgique, il existe une loi qui date de 2007, entrée en vigueur en 2012, et qui oblige le gouvernement fédéral à mesurer toute initiative qu'il prend à l'aune de son impact sur les hommes et sur les femmes. S'il avait fait cette démarche, il aurait vu tout de suite que ça allait concerner majoritairement des femmes et n'aurait pas pris cette mesure qui va à l'encontre de cette loi."


Problème 2: inégalité entre les familles

Delphine Chabbert de la Ligue des Familles, réclame pour sa part le retrait de cette mesure: "Il s'agit d'une vraie discrimination entre les familles puisqu'aujourd'hui, une famille dont les parents travaillent a la possibilité qu'ils se retirent de leur travail dans des conditions sécurirées (via un crédit-temps ou un congé prévu par l'organisation) et alors ils ont une indemnité et ces droits sont reconnus dans leur pension. Donc ils peuvent se retirer du marché du travail pour s'occuper d'une personne. Les chômeurs avaient jusqu'à présent cette possibilité de ne pas être dans une recherche active d'emploi lorsqu'un coup dur leur tombait dessus (quelqu'un de la famille qui a un accident ou tombe gravement malade). Ce qu'on apprend, et d'une manière un peu cavalière puisqu'on n'a pas été consultés sur une mesure si grave, on apprend que ces familles ne pourront plus assurer leur aide à un proche. C'est une mesure tout à fait discriminatoire entre les familles. Nous demandons le retrait pur et simple de cette proposition. C'est une mesure qui de nouveau va plomber la situation des familles les plus en difficulté."

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