C'est un changement de vie assez radical. Un travailleur bruxellois de 48 ans habite dans un camping-car avec lequel il sillonne la Wallonie. Et c'est à vélo qu'il regagne Bruxelles chaque matin depuis plus de 10 ans. Rencontre à l'aube avec Benjamin Brone et Benoît Demaret.
Stéphane Vanden Bergh commence habituellement sa journée très tôt. Vers 6h30, il s’apprête à quitter son mobile-home installé à un endroit en Wallonie. Après s’être habillé, le quadragénaire sort son vélo pour ensuite l’enfourcher dans une pénombre relative.
Le cycliste solitaire parcourt alors des paysages transfigurés par la lumière de l’aube. De quoi émerveiller cet homme contemplatif. "Je crois que dans quelques minutes on aura droit à ce plus beau moment du départ du matin, quand le soleil se lève et pointe à l’horizon", souligne Stéphane.
Depuis plus de dix ans, ce travailleur rallie Bruxelles uniquement à vélo. Il a troqué l’autoroute contre les villages et la solitude de l’habitacle contre des relations humaines plus authentiques.
Le prix à payer, c’est un réveil qui sonne à l’aube et des millions de coups de pédale. L’an dernier, Stéphane a parcouru 23.000 km. Mais en arrivant à Bruxelles, il rattrape aisément les automobilistes coincés dans les bouchons. Au total, il fait trois heures de sport pour rejoindre son lieu de travail qui se situe à Saint-Gilles. L’agent de change est devenu la mascotte du quartier. "Il a beaucoup de courage, mais c’est aussi une hygiène de vie", estime Thierry, qui possède une librairie.
Au départ d’un choix économique, Stéphane a changé radicalement le cours de sa vie. Il jouit à présent d’une plus grande liberté.
