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Tests-Achats déconseille aux parents d'acheter des jouets connectés: "Délire", ou craintes vérifiées?

Parmi tous les jouets que Saint-Nicolas va distribuer, beaucoup seront certainement connectés. Des robots, des poupées, des peluches qui peuvent pourtant représenter un danger important en termes de sécurité et de vie privée. C’est ce qui inquiète aujourd’hui des spécialistes qui mettent les parents en garde.

Certains jouets communiquent via Bluetooth, via Smartphone ou via une tablette. Ils se connectent au WiFi, ils parlent, enregistrent, filment… Ces nouveaux jeux font rêver les enfants, et les parents ne semblent pas s’en méfier.

"C’est impossible de ne pas acheter d’objet connecté aux enfants, donc c’est aux parents de se débrouiller après pour que l’enfant soit vraiment protégé", pense un homme dans un magasin de jouets.

"C’est la même chose que pour le sport, rouler à vélo sur la rue, dans des conditions où le trafic est de plus en plus perturbé", dit un papa un peu plus loin. "Je crois qu’il faut accompagner son enfant."

Dans le magasin que nous visitons, les jouets connectés sont placés en tête de rayon. Rien ne laisse présager qu’il pourrait y avoir un risque.


"Il ne faut pas partir dans un délire"

"Je pense que le constructeur a bien prévu tout cela", suppose le responsable logistique et service après-vente. "Il ne faut pas partir dans un délire et se demander si le robot risque d’être piloté par un voisin ou quelqu’un d’autre. Je pense que ce n’est pas le cas."

Pourtant, dans la pratique, cela reste tout à fait possible. La connexion entre le jouet et le smartphone ou autre n’est pas sécurisé.


Parler à distance avec l'enfant... Ou l'écouter

"C’est très facile pour une personne simplement équipée d’un Bluetooth d’entrer en relation avec votre enfant", souligne Julie Frère, porte-parole de Tests-Achats. "Avec une poupée par exemple, on peut parler directement avec l’enfant, jusqu’à 15 mètres plus loin que le jouet. On peut aussi écouter tout ce qu’il se passe autour."

"On voit que les autorités allemandes par exemple, prennent le problème très au sérieux", indique Olivier Bogaert, commissaire à la Computer crime unit de la police fédérale. "Ils interdisent désormais les montres connectées pour enfant. Je crois que nous devons être attentifs à la sécurité globale à ce niveau."


Collecter des informations via le jouet

Autre problème observé : certains constructeurs collectent des informations via le jouet. "Il faut craindre des dérives parce qu’un traitement est fait en secret, dans le dos des utilisateurs", prévient Jean-Marc Van Gyseghem, avocat. "Tant qu’on en sait pas à quoi servent ces données on peut nourrir des craintes."

Tests-Achats souhaite que ces jouets soient contrôlés par les autorités compétentes et déconseille en attendant aux parents de les acheter.

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