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Szuzana va être explusée en Arménie, un pays qu'elle ne connaît pas: le tribunal s'est prononcé

Szuzana, une jeune fille d'origine arménienne, pourrait être contrainte de quitter la Belgique. Arrivée à l’âge de trois ans chez nous, elle était en passe de terminer ses études secondaires jusqu’à son arrestation lors d’un contrôle d’identité. Elle a été placée dans un centre fermé. Ses amis, professeurs et camarades de classe se mobilisent.

Szuzana a 18 ans et est d’origine arménienne. Elle vit depuis 16 ans en Belgique, un pays qu’elle est forcée de quitter aujourd’hui. Son titre de séjour périmé en poche, elle s’est fait arrêter le dix décembre suite à un contrôle d’identité. Elle est aujourd’hui enfermée dans le centre pour illégaux de Bruges. Cet après-midi, le tribunal s’est prononcé pour la libération de Szuzana. L’office des étrangers a 24 heures pour interjeter appel. Mais même libre, Szuzana, belge d’adoption, devra quitter le territoire. Une situation que dénoncent ses connaissances, ses amis et ses professeurs.


"Elle a des projets ici, c’est ici qu'elle veut vivre"

"C’est un non-sens que le risque même d’expulsion puisse être envisagé pour une jeune fille qui n’a pas d’autre pays, qui n’est citoyenne de nulle part ailleurs que de ce pays-ci", dénonce Marie-José Sanchez, directrice du lycée Cudell de Saint-Josse.

"C’est une question d’humanité et de non-sens de la renvoyer dans un pays qu’elle ne connaît pas", pense Françoise Villers un professeur de Szuzana. "Elle a des projets ici, c’est ici qu’elle vit depuis longtemps et où elle veut vivre encore."


Elle devait terminer ses études secondaires cette année

Ses parents sont arrivés en Belgique en 1999. Ils auraient fui l’Arménie, en conflit avec l’Azerbaïdjan. Szuzana avait trois ans. En juin prochain, elle devait terminer sa scolarité. "On est du même quartier, de Saint-Josse. On a grandi ensemble", remarque Diana une amie de Szuzana. "Je me dis qu’il n’y a aucune différence entre elle et moi si ce n’est un papier. Moi aussi, comme elle, je fais mes études ici. J’ai un entourage et des amis. Moi non plus, je ne me vois pas du jour au lendemain retourner dans un pays que je ne connais pas. Ce ses origines, certes, mais elle ne les connait pas aussi bien que la Belgique."


Maintenue dans un centre fermé

Devant la Chambre du Conseil du tribunal de première instance de Bruxelles, son avocate tente aujourd’hui de la faire libérer. "Elle est actuellement maintenue dans un centre fermé comme la loi le prévoit", explique Aurélie Caruzo, l’avocate de Szuzana.


Même sortie du centre, elle devra quitter la Belgique

"La seule possibilité qu’on avait pour tenter de la faire sortir était d’introduire une requête de mise en liberté auprès de la Chambre du Conseil du tribunal de première instance de Bruxelles."


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