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Ahmed a 16 ans. Il habite Anderlecht mais avait choisi d’aller à l’école à l’Athénée Royal de Jambes, à Namur. Récemment exclu de l’établissement ainsi que de l’internat de Suarlée, où il résidait la semaine, il témoigne: il se dit victime de discrimination et ne comprend pas sa mise à l’écart.
Tout a mal commencé, selon Ahmed. Dès son premier jour d’école, voici ce qu’il entend de la bouche de son professeur de néerlandais: "Il a dit : Ahmed, si tu comptes faire exploser une bombe, préviens-moi parce que j’ai une petite fille et elle a besoin de moi. (...) A un autre cours, il disait : Est-ce que tu n’as pas une ceinture explosive sur toi ?", a témoigné l’adolescent au micro de Thibault Balthazar et Guillaume Houssonloge.
A l’internat de Suarlée aussi, le racisme était présent. "C’était le soir. J’étais monté pour aller dormir dans ma chambre et comme on savait que j’étais un Marocain, un Arabe, un musulman, ils ont pris une oreille de cochon et ils me l’ont mis en dessous de mon coussin. (...) A chaque fois qu’on rentrait dans l’internat après l’école, des élèves nous insultaient de sales arabes, sales terroristes."
Deux mois après la rentrée scolaire, Ahmed a été expulsé coup sur coup des deux établissements. Son papa a introduit des recours au ministère et a reçu une première réponse positive pour ce qui concerne l’internat, en attendant celle concernant l’Athénée.
"Madame la ministre a déclaré le recours recevable et fondé, et la décision d’exclusion est dès lors annulée", peut-on lire dans ce courrier. "Tout est lié aux attentats", pour Zinedine Azmabet, le papa d’Ahmed. "Puisque les attentats ont été commis par des Belges d’origine marocain et que lui l’est aussi, alors ils ont mis tout le monde dans le même sac."
L’Athénée et l’internat n’ont pas répondu à nos sollicitations. Le cabinet de la ministre Marie-Martine Schyns n’a pas souhaité réagir pour le moment.
