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Un centre francophone de déradicalisation va ouvrir dès 2016: comment va-t-il fonctionner ?

Parmi les mesures mises en place pour lutter contre le terrorisme, la fédération Wallonie-Bruxelles annonce la création, l'année prochaine, d'un centre de déradicalisation.

Un centre francophone pour contrer la radicalisation va ouvrir ses portes dès 2016, annonce ce mercredi le journal l’Echo. C’est en tout cas le souhait de Rachid Madrane, le ministre des Maisons de justice et de l’Aide à la jeunesse. "L’idée, c’est de créer un centre qui soit accessible 24h/24, composé de professionnels, de criminologues, de psychosociologues, etc."


Ce projet s’inspire du modèle mis en place à Montréal

Ce projet s’inspire du modèle mis en place à Montréal, au Québec, où six cas ont été transmis aux autorités de police et de renseignements. Concrètement, une quinzaine de spécialistes seront présents dans ce centre et une ligne téléphonique sera ouverte. Toutes les personnes confrontées au phénomène de radicalisation pourront ainsi poser des questions et/ou signaler des comportements suspects, explique le quotidien. Le but est de fournir une réponse émanant d’un expert, mais aussi une intervention des spécialistes, si nécessaire.


Quels rapports avec les services de sécurité ? 

Mais quels seront les rapports que ce centre entretiendra avec les services de sécurité puisque ces spécialistes auront accès à de nombreux renseignements éventuels pour les autorités policières ? Rachid Madrane se veut rassurant concernant ce point sensible: "Un protocole très strict devrait régir les rapports entre le centre et les services de la police, pas question de transférer les informations. Les seules exceptions qui pourraient être faites sont lorsque les spécialistes détectent une menace grave et imminente pour la sécurité publique", indique le ministre à nos confrères. En d'autres termes, le rôle du centre est de faire de la prévention et pas de dénoncer des suspects potentiels. 


Où sont envoyés actuellement les jeunes suspectés de radicalisme ? 

Pour l'instant, les jeunes suspectés de radicalisme sont envoyés en centres fermés. Sur les douze qui ont été admis, huit sont sortis. Des équipes mobiles se rendent également dans les communes et les écoles pour évaluer le risque de radicalisation. Bruno Sedran, qui coordonne ces équipes, dresse un premier bilan au micro de Bernard Lobet pour Bel RTL: "On regarde ce qui a été mis en place au niveau des éducateurs, du centre PMS, des médiateurs, aussi avec les enseignants. Si ce travail préventif est mis à mal parce que l’élève exprime l’une ou l’autre envie de partir, les directeurs peuvent prendre contact avec les équipes mobiles et, en fonction de l’analyse qui va être faite, peuvent à un moment dire qu’avec les éléments disponibles il serait peut-être bon d’informer la police locale de la situation." La police peut alors décider de se déplacer pour un entretien et discuter de la situation. Ce sont les policiers qui décideront ensuite si une enquête doit être ouverte ou si le dossier doit être classé sans suite.

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