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Voici la réponse des femmes à l’homélie "choquante" de Mgr Léonard sur l’avortement

Hier dans son homélie de Pâques, prononcée en la cathédrale des Saints-Michel-et-Gudule à Bruxelles, Monseigneur André-Joseph Léonard a choqué. Reprenant les thèses de la ligne dure de l’église catholique sur l’avortement, il a déclaré au sujet des fœtus: "Il s'agit toujours de victimes qui ne peuvent pas se défendre. Le petit enfant dans le sein maternel peut bien tenter de se réfugier contre la paroi de la matrice afin d'échapper à l'agression, mais en vain. Il ne sera bientôt plus qu'un déchet biologique". Le primat de Belgique a ajouté que le refus de signer cette loi par le roi Baudouin en son temps était un acte "prophétique".


"Ce n’est pas à la religion d’influencer les lois"

Ces propos ont fait bondir le milieu associatif de défense des droits des femmes. Au micro de Céline Hurner ce matin sur Bel RTL, Viviane Teitelbaum (photo), présidente du Conseil des Femmes Francophones de Belgique, a réagi à ces propos qu’elle qualifie de "très choquants": "D’abord, c’est vraiment mettre en avant l’émotionnel et dépourvu totalement de rationalité par rapport à ce qui se passe dans le corps des femmes. Les droits sexuels et reproductifs font partie intégrante des valeurs démocratiques et de l’égalité hommes-femmes. Si lui a envie, par ses propos où il mélange les choses, de ramener les femmes au moyen-âge et aux aiguilles à tricoter, je pense qu’il est normal que les femmes ne soient pas prêtes à entendre ce discours. Il faut demander à Monseigneur d’arrêter de se mêler de ce qui concerne un droit qui est celui des femmes de décider de leur maternité et de leur corps. Ce n’est pas à la religion d’influencer les lois. L’église remet en question l’égalité hommes-femmes et la manière dont les femmes peuvent influer sur leurs choix de vie", a-t-elle dénoncé.


"Ce sont elles qui produisent d’autres humains, c’est à elles de décider"

Valérie Lootvoet, la directrice de l'"Université des femmes", était, elle, au micro de Benjamin Samyn. Elle a été catégorique envers l’homme d'église. "Evidemment, ça témoigne d’une méconnaissance absolue de la réalité des femmes, des situations dans lesquelles elles se trouvent. Parce qu’effectivement il y a des femmes qui se retrouvent enceintes sans l’avoir désiré. Ça peut être à la suite de viols ou d’incestes. Ça peut être aussi que la contraception n’a pas fonctionné ; bien plus de cas qu’on pourrait le penser. Il y a un fait: dans la reproduction humaine, ce sont les femmes qui portent les enfants. Et dès lors que ce sont elles qui produisent d’autres humains, c’est à elles de décider si elles poursuivent ou pas une grossesse."

Pour rappel, le droit à l'avortement est inscrit dans notre code pénal depuis plus de 25 ans.


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