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Voici la solution pour limiter les erreurs médicales: apprendre aux médecins à piloter des avions

Une formation étonnante vient d'être lancée à Zaventem. Des médecins et des infirmiers sont initiés aux techniques de l'aviation civile. L’idée c’est d’utiliser les méthodes de contrôle, de vérification et de communication des pilotes pour mieux lutter contre les risques d’erreurs médicales dans les hôpitaux.

Des médecins sont aux commandes virtuelles d’un des plus gros avions de ligne. Quelques secondes avant l’envol, la procédure de contrôle est répétée. Tous les paramètres sont contrôlés points par points. C’est un dispositif classique en aviation avant tout décollage.

Philippe Devos est anesthésiste pour le CHC de Liège. Il explique qu’ "il y a toute une technique pour vérifier que tout est en ordre avant de démarrer. C’est quelque chose qui devrait être fait en médecine mais qui est balbutiant. Ça commence, les check list. Alors que c’est recommandé depuis au moins trois-quatre années par des sociétés savantes."

"On ne laisse aucune place au doute, quelle que soit la situation qui nous préoccupe, on l’évoque, on la partage et ça permet à toute l’équipe d’en prendre conscience", affirme Guillaume Tirtiaux, pilote et formateur.


Apprendre à mieux communiquer

Lors de l’exercice, le médecin passera près d’une demi-heure à contrôler le vol. C’est une mise en pratique rapide après quelques heures de théorie. Parmi les nombreux enseignements, la communication est considérée comme essentielle. "Un message exige une réponse spécifique et donc il est interdit de dire "ok" pour toutes les réponses. Il faut donner une réponse standardisée spécifique à chaque chose. Ça permet d’être sûr que le message est bien passé et qu’on s’est bien compris", estime Philippe Devos.

Aux Etats-Unis, le système aurait permis de réduire le nombre d’erreurs médicales de 17%, épargnant 50.000 vies en trois ans. Dans trois cas sur quatre, l’homme serait au centre de ces incidents. Pour Jacques Van Erck, médecin responsable des quartiers opératoires du CHC de Liège, l’intérêt du système est clair. "Une bonne communication et une bonne collaboration, ça peut diminuer de 2/3 les complications opératoires ou post-opératoires."

Frederik Van Der Monde, pilote et formateur rappelle qu’il faut rester réalise. "On ne pourra jamais tout contrôler et tout maîtriser, mais par contre on doit tout faire pour être le mieux préparé possible à toute éventualité de la plus simple à la plus compliquée et c’est ce que nous faisons avant chaque vol."


Le lourd bilan des erreurs médicales en Belgique

Selon certaines extrapolations en Belgique, chaque année, les erreurs médicales entraineraient 3000 décès et 200.000 conséquences graves. Pour Margareta Haelterman de la cellule sécuritéle Fédéral, le projet est intéressant, mais avant tout destiné aux hôpitaux subsidiés. "Le patient ne vient pas à l’hôpital pour avoir des problèmes, il vient pour être traité. Deuxièmement, ces erreurs ont un coût et il y a aussi un coût de réparation. Donc je pense qu’il faut miser sur la sécurité des patients comme élément pour améliorer la qualité des soins." Ces erreurs coûteraient chaque année 400 millions d’euros à la sécurité sociale. Cette semaine, 160 médecins et infirmiers ont suivi cette première européenne.

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