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La taille moyenne des habitations a baissé de 10 à 20% en 20 ans. Le nombre de petits appartements, moins de 35 mètres carrés, s'est multiplié. Julie Vuillequez nous explique pourquoi sur les ondes de Bel RTL.
Un phénomène a été constaté sur le marché immobilier belge. La taille des logements a beaucoup diminué depuis 20 ans. Maisons et appartements sont de plus en plus petits. La taille moyenne des habitations a baissé de 10 à 20 %. Le nombre de "très petits logements", c'est-à-dire 35m², s'est multiplié. En tout, ils représentent 9% du parc immobilier. Il s'en construit de plus en plus, soit au moment de la conception d'un immeuble, soit par la division de logements déjà existants. Ça permet au propriétaire de mieux adapter son espace de vie tout en rentabilisation la rénovation grâce au loyer qu'il obtient avec l'appartement créé. Ça permet aussi de développer des espaces indépendants pour plusieurs générations d'une même famille.
De 120 m² à 70 m²
La Belgique construit plus d'appartement que de maisons 4 façades, que ce soit à Bruxelles ou dans les villes wallonnes, grandes et petites. "La demande se déplace vers des appartements qui sont en moyenne de plus petites tailles que les maisons quatre façades. La demande pour les villas est en diminution. Même pour les maisons qui sont encore construites, il y a aussi une diminution de la taille. Un appartement en Belgique faisait 120 m² il y a quelques années, on a maintenant une majorité d'appartements à 70 m²", a détaillé Francis Carnoy, directeur général de la fédération wallonne de la construction, sur les ondes de Bel RTL.
Ce phénomène touche les grandes villes comme Bruxelles, Liège, Charleroi mais aussi pour les plus petites agglomérations. On voit maintenant se développer des immeubles à appartements à Ciney, Gembloux ou Tubize.
Il y a moins d'espace en ville
Cela s'explique également par le fait qu'il est de plus en plus difficile d'obtenir un crédit et que de plus en plus de personnes vivent seules (30% aujourd'hui, 42% d'ici 2060 selon le bureau du Plan). Que ce soit des jeunes qui s'installent en ménage plus tard qu'avant ou bien des personnes âgées dont le conjoint est décédé et qui quittent la maison familiale pour un appartement. En résumé, les plus jeunes veulent vivre en ville et les plus âgés veulent avoir tous les services à proximité.
"Ce retour à la ville s'accompagne d'une densification de l'habitat. Forcément, en ville il y a moins d'espace. Le mètre carré étant plus cher, on prend un logement plus petit", a précisé Francis Carnoy. En choisissant de s'installer en ville, ils savent donc qu'il y a moins d'espace et que les logements coûtent plus chers. C'est pour cette raison que les petites surfaces ont plus la côte.
Les banques plus méfiantes envers les jeunes ménages wallons
Un autre phénomène vient s'ajouter à tout cela: le pouvoir d'achat a diminué. "Le coût de la construction augmente, donc pour un budget limité, on doit se contenter de plus petit. Le coût du foncier augmente, donc pour un même budget, on achète un terrain plus petit donc une maison plus petite. Les banques prêtent moins aussi aux jeunes ménages, surtout en Wallonie. Avec un pouvoir d'achat plus bas, les banques sont plus méfiantes envers les jeunes ménages wallons", a ajouté le directeur général de la fédération wallonne de la construction.
Une fois combinés, ces facteurs créent une forte demande pour des surfaces plus petites. Résultat, il se construit plus d'appartements que de maisons quatre façades et les maisons ainsi que les appartements sont plus petits.
