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David, chômeur depuis 8 ans, sur les contrôles par surprise: "Je serai peut-être en train de faire des coquineries à mon épouse…"

Le groupe PS à la Chambre dénonce lundi l'impact de la décision du secrétaire d'Etat en charge de la Lutte contre la fraude sociale, Bart Tommelein, d'autoriser les contrôles inopinés au domicile des chômeurs. David, au chômage depuis 8 ans, explique comment il réagira face à un contrôle surprise.

David, au chômage depuis 8 ans, ne voit pas d’un bon œil l’annonce des contrôles par surprise du secrétaire d'Etat en charge de la Lutte contre la fraude sociale, Bart Tommelein. Interrogé devant la FGTB à Namur, David explique: "Dans un premier temps, je pense qu’il faut voir l’aspect vie privée. Il y’a un viol manifeste. Sur le plan juridique, il y a aussi un viol." Si un contrôleur se présentait chez David, il risquerait de se montrer peu enclin à la discussion: "Il est sur la voie publique. Je ne répondrai pas à ses questions parce qu’il vient chez moi, sans prévenir, sans prendre rendez-vous. Je lui proposerai de m’envoyer une convocation ou de prendre un rendez-vous tout simplement. Il n’a pas à se présenter à mon domicile quand bon lui semble et à tout moment. A ce moment-là, je serai peut-être en train de faire des coquineries à mon épouse ou bien de donner le bain à mon fils, ou que sais-je ? C’est ma vie privée, je fais ce que je veux de ma vie privée!"


"Une régression inacceptable"

Par ailleurs, d'après le groupe socialiste, l'autorisation de ces contrôles-surprises représente "une mesure intrusive qui permet à n'importe quel contrôleur de l'Onem de s'introduire au domicile du chômeur, qui se voit ainsi amputé de son droit le plus élémentaire à la vie privée". Le député Eric Massin insiste qu'un contrôle ne doit pas devenir une humiliation. "En réinstaurant cette mesure d'intrusion violente, le gouvernement Michel va un pas trop loin", estime-t-il. "Il existe suffisamment d'autres outils pour contrôler des chômeurs qui portent leurs fruits. Le gouvernement MR/N-VA les stigmatise une fois de plus, renvoyant l'image qu'ils ne sont pas des citoyens à part entière. Leur nier le droit le plus élémentaire à la vie privée est inacceptable! "

Le député interpellera le secrétaire d'Etat Bart Tommelein sur cette mesure. Les visites domiciliaires surprises avaient été supprimées en 2000 par la ministre de l'Emploi de l'époque, Laurette Onkelinx (PS).

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