"Le printemps revient, sa faune et sa flore aussi": pas de panique si vous tombez sur cette araignée... qui cherche juste un coin pour tisser sa toile

"Voilà, le printemps revient, sa faune et sa flore aussi...", nous envoie "Lau", via le bouton orange Alertez-nous, joignant la photo d’une belle et grande araignée qui lui a causé une certaine frayeur. "Je suis tombée nez à nez dessus en faisant des travaux, crise cardiaque assurée !".

Cette lectrice, qui sait probablement que la rédaction de RTLinfo.be ne recule devant aucune identification d’espèces, nous demande de quel type d’araignée il s’agit.

C’est une espèce araignées extrêmement commune, qui suscite pourtant peurs et interrogations à chaque période de l’année où elles sortent en fonction des étapes de leur reproduction.


L'araignée la plus commune dans nos maisons

Comme nous le confirme Arnaud Henrard, un biologiste qui consacre sa recherche aux araignées à l’UCL (Université catholique de Louvain) et au sein du Musée royal de l'Afrique centrale (MRAC), il s’agit ici d’une "tégénaire" au sens large, une araignée commune de nos maisons, la plus répandue selon une étude publiée par la revue Arachnology, à laquelle a participé le spécialiste.


Les femelles cherchent un coin pour tisser leur toile

"Comme le dit la personne, le printemps arrive tout doucement et les araignées sortent petit à petit pour se préparer à chasser. A cette période les femelles tégénaires ainsi que les plus jeunes vont chercher des endroits propices pour établir leur toile", explique-t-il.

Sur la photo, le spécialiste estime qu’il s’agit bien d’une femelle – bien que l’identification sur photo est toujours délicate et peut être biaisée par l’angle de vue – en raison de pédipalpes (les deux petits appendices qu’on observe sur la photo entre les deux pattes placées à l’avant) qui ne présentent pas les organes reproducteurs du mâle.

"Les mâles arrivent en général un peu plus tard et l'accouplement a lieu vers la fin du printemps et en été, puis en automne, où il y a un deuxième cycle de reproduction", explique encore Arnaud Henrard. L’observation des araignées de maison ne fait donc que débuter.


"Les araignées font plus peur que mal !"

Autant s’y habituer, d’autant que l’animal, s’il peut surprendre, est tout à fait inoffensif : "Nous n'avons rien à craindre de nos araignées des maisons. Les araignées font plus peur que mal !". En effet, la plupart des espèces qui vivent en Belgique ne sont pas capables de nous transpercer la peau, expliquait déjà le spécialiste dans un précédent article. "La tégénaire est particulièrement inoffensive, même si elle a des gros crochets". Elles ne sont donc pas capables de transmettre du venin à l’homme ni à ses animaux domestiques.


Que faire?

Que faire si vous trouvez une araignée? "Laissez les tranquilles dans les maisons, elles sont là pour réguler la quantité d’insectes qui pullulent dans les maisons. Si au pire elles sont dérangeantes, on les met dehors". Et si vous la retrouvez dans votre salle de bains, par exemple dans votre baignoire, dites-vous qu’elle est peut-être coincée: "Comme elles construisent des toiles, elles ne sont pas capables de remonter ces parois lisses des baignoires". Dans ce cas-là, vous pouvez lui donner un coup de pouce, en la capturant dans un bocal pour la relâcher ailleurs.